Visages de la précarité scientifique

« Avec un taux de roulement atteignant bien souvent 100 %, pas surprenant que 80 % des PPR1 ressentent un sentiment d'insécurité au travail, alors que la moyenne est de 30 % pour l'ensemble des travailleurs, » explique Luc Caron2.

C'est dans le cadre des travaux entourant le Sommet sur l'enseignement supérieur, en 2013, que le Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval (SPPRUL-CSQ), en collaboration avec d'autres partenaires syndicaux, a convaincu le scientifique en chef, Rémi Quirion, de financer une étude sur les conditions de travail du personnel professionnel de recherche et son accomplissement dans l'ensemble du Québec. Les données obtenues ont été très utiles lors des négociations locales et ont permis d'améliorer grandement la reconnaissance des PPR.

« L'année dernière, notre travail a culminé avec la création des Prix d'excellence des professionnels de recherche, octroyés par le Fonds de recherche du Québec. Il s'agit d'un pas important pour la reconnaissance du travail indispensable que les professionnels de recherche accomplissent dans le milieu de la recherche », souligne-t-il.

Des solutions existent

Le travail est toutefois loin d'être terminé. En utilisant les résultats de la recherche réalisée par Paul-André Lapointe de l'Université Laval, le SPPRUL-CSQ continue ses démarches auprès du gouvernement afin de stabiliser les emplois des PPR.

« Les solutions existent : augmenter la durée des subventions de trois à cinq ans ou associer nommément un PPR à l'octroi d'une subvention à un chercheur. C'est une question de volonté politique », conclut-il.


1 Professionnelles et professionnels de recherche.
2 Luc Caron est président du SPPRUL-CSQ.