Isabelle Bisson-Carpentier1 est catégorique : il est urgent d'obtenir des moyens pour documenter les violences sexuelles dans les campus collégiaux. « On est très peu renseignés. On doit savoir où, quand et comment ça se passe afin d'être en mesure de lutter contre ce type de violence. »

Selon cette professeure d'histoire, les enseignantes et enseignants ne sont pas, actuellement, en mesure de guider adéquatement les victimes. « Il faut réfléchir aux démarches et à l'accompagnement des victimes pour lutter efficacement contre cette violence. »

Prévention et sensibilisation

Au Cégep de la Gaspésie et des Îles, il y a eu une seule plainte en dix ans, selon la direction des études. Or le syndicat et la direction ne sont pas dupes. Il est possible qu'il y ait eu d'autres victimes puisque la dénonciation est souvent difficile.

Nous avons des résidences étudiantes, c'est un contexte particulier dont il faut tenir compte dans notre façon d'envisager la prévention et la lutte contre ces violences.

Entretemps, on tente de sensibiliser la communauté collégiale avec les campagnes « Sans oui, c'est non! » et « Ni viande ni objet ». Pour Isabelle Bisson-Carpentier, la prévention et la sensibilisation doivent être faites de manière récurrente et régulière.

Actions en vue

« Il y a un chantier qui s'ouvre. Quelque chose commence à bouger. Notre direction nous assure qu'il y aura de la formation et des outils d'ici 2018. Au national, il y a eu la consultation de la ministre David, où la FEC-CSQ a d'ailleurs présenté un avis2. On a aussi eu vent qu'une loi-cadre sera en rédaction en juin, en vue du dépôt d'un projet de loi en septembre. Tout cela est positif et encourageant », conclut-elle.


1 Isabelle Bisson-Carpentier est membre du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé (CSQ).
2 Pour consulter l’avis, visitez le site de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) : fec.lacsq.org.