Cela a pris 18 mois de négociations, une multitude de moyens de pression, une grève rotative qui a fait le tour du Québec, une grève générale illimitée d’une semaine et l’entrée en scène d’une médiatrice pour en arriver à une entente de principe avec le ministère de la Famille, raconte la vice-présidente de la FIPEQ-CSQ1, Mélanie Piché.

Avant d’en arriver à la grève générale illimitée le 21 septembre 2020, les RSE ont d’abord entrepris une grève tournante de 14 jours. Celle-ci a débuté le 1er septembre à Québec pour se conclure en Montérégie et dans les Laurentides le troisième vendredi suivant. Leur but : se faire reconnaitre à leur juste valeur et obtenir des conditions de travail à la hauteur de leurs compétences et de leurs responsabilités.

Un choix difficile

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on prend ce genre de décision, lourde de conséquences, affirme Mélanie Piché. Nos membres ne sont pas rétribuées lors d’une journée de grève. Et plus encore, elles risquent de perdre leur clientèle, faute d’offrir un service. D’où toute l’importance d’être solidaires. »

Place au compromis

Les RSE n’ont pas obtenu le rattrapage salarial équivalent à 16,75 $ de l’heure qu’elles demandaient. Ce salaire correspond à celui de l’échelon 1 d’une éducatrice non formée qui travaille en CPE.

Par contre, elles se sont entendues avec le ministère de la Famille sur la mise en place d’un comité qui se penchera sur la rémunération de l’emploi des RSE, lequel sera parrainé par un expert indépendant qui émettra des recommandations. Les conclusions de ce comité, chargé de l’analyse de leur revenu, s’appliqueront dès le 1er avril 2022.

« C’est la force de notre mobilisation et la légitimité de nos revendications qui ont su aller chercher l’appui populaire, explique Mélanie Piché. Avec celui-ci en main, le ministre ne pouvait demeurer indifférent à nos demandes. »


1 Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.