Vous le savez, même si la dernière négociation nationale ne semble pas si lointaine, puisque ce contrat de travail est d’une durée de trois ans, nous devrons déposer nos demandes au cours de l’automne prochain. Et nous aurons évidemment l’occasion de reparler des détails ensemble sous peu.

Mais pour le moment, cette rentrée parlementaire nous rappelle d’être attentifs afin de bien saisir dans quels contextes ‒ politique, social et économique ‒ nous amorcerons nos démarches.

Quels projets de loi seront déposés? Lesquels seront appelés, priorisés? Lesquels seront mis de côté? Le menu législatif de cette session nous fournira des indices quant aux différentes priorités du gouvernement.

Puis il y a aussi le budget du Québec, qui sera déposé au printemps. Ce sera également un indicateur des différentes orientations économiques et stratégiques du gouvernement. Mais surtout, il nous permettra d’évaluer quelle place occuperont les services publics sur l’échiquier politique.

Prenons quelques exemples pour illustrer concrètement ce que nous surveillerons, notamment.

En santé, le gouvernement parle déjà ouvertement d’une « refondation » du réseau. Mais sur quels aspects le gouvernement mettra-t-il surtout l’accent? Nous parlera-t-on encore de structures, de réorganisation, de modernisation et de données? Ou mettra-t-on la priorité sur celles et ceux qui sont à l’œuvre dans le réseau au quotidien et qui travaillent en première ligne?

En petite enfance, nous serons vigilants pour nous assurer que le gouvernement poursuit le développement du réseau, certes, mais en mettant les intervenantes au centre des décisions.

En éducation et en enseignement supérieur, le gouvernement tentera-t-il de faire oublier les problèmes de ventilation en annonçant des investissements en infrastructures? Ou se penchera-t-il vraiment sur les aspects humains : les profs, le personnel de soutien et les professionnels du réseau de l’éducation? Construction, rénovations et travaux majeurs seront nécessaires, c’est évident. Mais ces annonces ne doivent pas servir à éluder d’autres enjeux. Et dès les prochaines semaines, nous aurons la température de l’eau.

N’oublions pas que cette rentrée parlementaire est aussi la dernière avant le coup d’envoi des prochaines élections, lesquelles teinteront aussi la conjoncture des négociations.

Les mois à venir seront donc empreints d’annonces préélectorales, puis suivront les annonces d’un gouvernement en pleine campagne. Sans oublier les plateformes électorales des différents partis, qui prendront forme. Et de notre côté, évidemment, nous serons actifs pour mettre de l’avant les enjeux qui nous animent et nous préoccupent.

Si nous ne sommes pas à l’abri d’un soubresaut ou d’une nouvelle vague dans le contexte pandémique que l’on connait, il n’en demeure pas moins que cette prochaine ronde de négociations s’inscrira dans un contexte complètement différent de la précédente.

Par ailleurs, la pandémie aura braqué les projecteurs sur les nombreuses problématiques qui affectent nos réseaux publics. Et désormais, la pénurie de personnel s’impose comme un enjeu incontournable.

À la CSQ, nous serons là pour rappeler qu’au cœur de ces enjeux, il y a des travailleuses et des travailleurs. Et que les négos, ce n’est pas seulement une affaire de chiffres et de salaires : ça concerne aussi les conditions de travail.