Malgré de belles paroles du gouvernement, les négociations ne progressent pas. « Depuis une année et demie, nous négocions de bonne foi avec le gouvernement. Nous sommes présents autour des différentes tables de négociation, mais nous devons malheureusement constater qu’il n’y a aucune avancée », déclare Sonia Ethier.
La présidente de la CSQ regrette ces blocages alors que les enjeux pour les services aux élèves, aux étudiants et aux patients sont nombreux et cruciaux.
Ça nous concerne tous
La population du Québec attend des services publics de qualité, mais la pandémie a mis en évidence des lacunes structurelles de surcharge et de manque de ressources qui doivent être comblées. Les quelque 125 000 membres affiliés à la CSQ dont les conventions sont échues veulent simplement avoir les moyens d’accomplir leur mission.
« Le but de notre engagement est tout simplement d’améliorer les conditions de travail de nos membres, car elles ont un effet direct sur la qualité des services offerts à la population. Ça nous concerne tous », insiste Sonia Ethier.
Le gouvernement doit impérativement donner les moyens à ses employés de réaliser leur mission, tout particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Ces investissements sont incontournables, non seulement pour sortir de la situation sanitaire actuelle, mais aussi pour rattraper tout ce qui a été mis à mal par les années d’austérité.
« Le gouvernement nous parle de réussite éducative, mais sait-il qu’une seule cohorte de décrocheurs coute près d’un milliard à la société? », s’interroge Sonia Ethier.
La précarité imposée à toute une catégorie d’employés n’est plus tolérable.
Des demandes raisonnables
Aujourd’hui, trop de gens quittent les services publics. Que ce soit en santé ou en éducation, il faut non seulement attirer de nouveaux employés, mais aussi retenir le personnel en place. Les conditions de nombreux postes doivent être améliorées.
La surcharge de travail, illustrée notamment par le temps supplémentaire obligatoire dans le domaine de la santé, n’est plus acceptable. Les ratios d’infirmières doivent être revus à la baisse.
Pour améliorer les conditions de travail de ces personnes au quotidien, la CSQ demande une augmentation de 3 % de la masse globale, soit 200 millions $ par année.
Le gouvernement n’en offre que 0,29 %, soit 35 $ par employé. C’est nettement insuffisant, et c’est sans compter l’aspect salarial. Le gouvernement l’a bien compris lorsqu’il a affronté la crise des préposés aux bénéficiaires en prenant comme première mesure une augmentation du salaire.
Fini le saupoudrage
Pour surmonter la crise causée par la pandémie, le gouvernement prévoit un plan de relance économique ambitieux où les millions pleuvent de partout. Cependant, cette relance est basée essentiellement sur le béton, sur les infrastructures.
« C’est une relance qu’on pourrait qualifier de "masculine", déplore Sonia Ethier. Elle doit inclure les services publics. Pas seulement parce que 75 % des employés sont des femmes, mais pour suivre les indications de la Banque du Canada, qui préconise d’investir aussi en santé et en éducation pour préparer l’après-pandémie. »
Le gouvernement doit attaquer le problème structurel en investissant à long terme pour régler les problèmes de fond. Fini le saupoudrage : l’heure est à un plan de relance structuré pour les services à la population.
Des services publics solides : un choix politique
Toutes les fédérations membres de la CSQ sont toujours présentes aux différentes tables de négociation. Elles travaillent de bonne foi, mais, maintenant, il faut avancer.
« Avec la situation actuelle dans les négociations, le premier ministre renie sa parole. Si véritablement pour lui ses priorités vont à l’éducation et à la santé, force est de constater que ce message ne se rend pas aux tables de négociation », conclut la présidente de la CSQ.
Il faut que ça change maintenant!