Pour être profitables, ils doivent être complémentaires des services déjà offerts par le réseau scolaire, et les projets ne doivent pas remplacer les services assurés par le personnel syndiqué. Les rôles, les mandats et les responsabilités de chacun étant distincts, cela assure le respect de l'autonomie des organismes communautaires et la protection des services publics.

Les racines d'un conflit

Or, des années d'austérité et de tentatives de transformation du rôle de l'État ont malmené ce principe. Le financement par projet des organismes communautaires les oblige à diversifier leur offre de services. Quant aux directions d'établissements, elles sont friandes de ces initiatives considérées à cout nul.

Si, à court terme, ces projets soulagent la surcharge de travail, on constate que tout est à recommencer l'année suivante, que seul un petit nombre d'élèves est privilégié, et que les interventions des partenaires entrent en conflit avec le rôle du personnel professionnel et de soutien.

Des dérapages bien réels

Cette confusion des rôles prend d'ailleurs de l'ampleur, comme en témoigne les mesures proposées par la Stratégie d'action jeunesse 2016-2017. À cela s'ajoute la décentralisation des budgets vers les établissements, qui favorise le recours au personnel des partenaires pour effectuer les tâches du personnel scolaire.

Dans certaines commissions scolaires, par exemple, des intervenantes et intervenants des carrefours jeunesse emploi prennent en charge les rencontres de counseling d'orientation, le suivi psychosocial ou l'accompagnement d'élèves en difficulté, alors que des postes de professionnels ont été supprimés. Ces travailleurs obtiennent même un bureau alors que, souvent, le personnel peine à acquérir ce « privilège »...

Une situation qui interpelle tout le monde

La CSQ, ses fédérations du réseau scolaire et ses syndicats du milieu communautaire travaillent actuellement à élaborer une stratégie qui permettra de défendre les droits du personnel syndiqué et l'accès à des services de qualité pour l'ensemble des élèves, et ce, dans le respect de la mission et de l'autonomie des organismes communautaires. L'enjeu fera ensuite l'objet de discussions lors d'un prochain conseil général de la Centrale.

En plus de participer à ces travaux, la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) a adopté son plan d'action pour défendre les services professionnels publics et proposer des conditions assurant que les partenariats s'effectuent dans le respect des rôles de chacun. Un enjeu à suivre...