Les enseignantes et enseignants ont signé à l’automne dernier une nouvelle entente nationale pour l’ensemble de leurs conditions de travail. « Ils ont été audacieux et déterminés à améliorer significativement leur quotidien », dit Josée Scalabrini.

Des gains importants

La dernière négociation a permis certaines avancées, d’abord avec un rattrapage salarial sectoriel du côté de la FSE-CSQ, différentes selon les échelons. Alors que certains réglaient avec une clause de parité (clause remorque), les négociations se sont poursuivies du côté de la FSE-CSQ. Ainsi, à la table centrale, la CSQ a pu aller chercher une augmentation supplémentaire pour ses membres, dont tous les enseignants et enseignantes du Québec bénéficieront. Pour les profs, les augmentations négociées sont donc passées de 5 à 6 %, portant ainsi le salaire maximum des enseignantes et enseignants, qui était de 91 132 $, à 92 027 $, soit un gain direct de 895 $, compensant de loin le montant forfaitaire abandonné en échange.

« L’augmentation vient majorer les échelles salariales pour l’avenir, précise la présidente. Ainsi, dans 10 ans, si l’on calculait par exemple des augmentations de 2 % par année, l’effet de ce 1 % supplémentaire obtenu en centrale entrainerait un gain de près de 10 000 $ dans les poches des membres qui sont déjà à l’échelon maximal aujourd’hui. »

Pour une recrue qui a commencé en 2020, qui cheminera dans l’échelle et restera en emploi pour 30 ans, ce 1 % supplémentaire représente un gain total en carrière estimé à plus de 26 300 $. Autre avantage de cette augmentation de salaire : elle vient influencer le niveau de la rente de retraite. Toujours grâce au 1 % de plus, une enseignante ou un enseignant qui prend sa retraite en décembre 2025 verra sa rente majorée de plus de 500 $ par année (sur la base de 30 ans de carrière ou 60 % du salaire moyen des 5 dernières années).

Poursuivre le travail

Malgré les gains intéressants, les salaires des enseignantes et enseignants demeurent tout de même en deçà de la moyenne canadienne. « Cette augmentation constitue un bond notable, alors le gouvernement nous le rappellera surement lors de la prochaine négo lorsque nous formulerons nos demandes pour que les salaires de nos profs rejoignent ceux de leurs collègues canadiens. Cet écart doit pourtant être comblé », précise Josée Scalabrini.

Cette entente représente un pas en avant pour l’éducation, mais la présidente rappelle que sa durée n’est que de trois ans. « Nous retournerons bien vite à la table à dessin pour poursuivre notre travail, notamment afin d’apporter des améliorations à la tâche devenue trop lourde et trop complexe avec le temps. Comme cette problématique urgente pèse lourd sur les enseignants et que ses effets se font également sentir chez les élèves, non seulement le gouvernement devra entendre les profs, mais il devra agir sur les vraies causes du problème, comme les conditions de travail et la valorisation de la profession », fait-elle savoir.