« On ne décroche jamais! On y arrive seulement lorsqu'on part en vacances. Comme notre milieu de travail est dans notre maison, même malades, on est là pendant qu'une remplaçante s'occupe des enfants. Quand on magasine, on garde toujours l'œil ouvert pour notre service de garde », explique-t-elle.

Après le départ des enfants, il reste amplement d'autres tâches : désinfecter les jouets, préparer les repas, planifier les activités du lendemain... « Par exemple, en fin de semaine, j'ai pris trois heures de mon dimanche pour planifier les activités et les jouets de mes trois premiers jours. »

À tout cela s'ajoutent les nombreux formulaires et relevés à transmettre régulièrement au gouvernement ou aux parents. Elle estime qu'elle consacre un autre cinq à six heures par semaine à ces tâches, encore une fois en dehors des heures d'ouverture. « On vient fatiguées », déplore-t-elle.

Les longues heures s'accumulent, mais la reconnaissance pour ce travail acharné n'est malheureusement pas au rendez-vous. Depuis quelques années, le gouvernement multiplie les demandes au milieu familial public, tout en rendant la vie plus facile aux garderies privées, qui n'ont pas les mêmes normes de qualité et de sécurité. Résultat : charge de travail accrue et des parents qui se tournent vers le privé.

« Si le ministère reconnaissait le travail qu'on fait, il ferait le ménage dans le privé et lâcherait la modulation des frais de garde pour que les enfants restent dans des milieux reconnus et accrédités », conclut-elle.