La pandémie qui nous frappe a démontré les limites d’une gestion comptable à la petite semaine. Les conditions de travail déjà difficiles se sont aggravées, et vous le vivez certainement comme partout ailleurs : la pénurie de main-d’œuvre est plus grande et plus grave que jamais. La réalité, c’est que les femmes constituent la première ligne des services publics et paient depuis trop longtemps le prix de l’austérité, des coupes et du sous-investissement.

Dans les CHSLD, on a vu à quel point la situation était dramatique quand le gouvernement a été obligé de recourir à l’armée canadienne et aux médecins spécialistes outrageusement bien payés pour pallier le manque de personnel. Tout ça pour compenser les mauvaises conditions de travail des préposées, qu’on dénonce depuis tant d’années. Dans nos écoles, faute de personnel, le gouvernement caquiste a annoncé payer jusqu’à 412 dollars par jour des enseignants retraités pour combler cette pénurie. Cela démontre à quel point la situation des conditions de travail a atteint un stade critique.

Comment en est-on arrivé là? Cela fait des années qu’on nous demande de faire plus avec moins, et ce, quel que soit le gouvernement en place. De budget en budget, l’environnement et les conditions de travail du personnel de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur ont été piétinés à coups de décrets et de lois spéciales. Depuis 20 ans, les gouvernements successifs ont, de façon générale, préféré couper les revenus potentiels en baissant les impôts et les taxes plutôt que d’investir dans les services à la population.

L’austérité des dernières années a fait mal, et le Québec est aujourd’hui à la croisée des chemins : investir maintenant dans les conditions de travail du secteur public ou laisser la maison bruler.