En matière de rémunération, tant au Québec et au Canada qu’ailleurs dans le monde, les femmes font encore l’objet d’une discrimination systémique fondée sur le sexe, et ce, malgré d’importantes avancées obtenues grâce à la mobilisation.

Avant l’adoption de la Loi sur l’équité salariale en 1996, les femmes québécoises étaient nettement désavantagées par rapport aux hommes. L’écart salarial horaire moyen était de 15,8 %. Plus de deux décennies plus tard, l’écart demeure important.

Lorsque l’on regarde de près les données contenues dans le récent rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale, on constate que la première évaluation du maintien, celle qui compte, n’a été complétée en moyenne qu’à hauteur de 69,2 %.

La dernière modification législative, apportée en avril 2019 par le biais de la loi n°10, devait apporter les correctifs jugés essentiels. Or elle n’a pas eu l’heur de régler les problèmes de fond. Les préjudices demeurent, et cette loi doit être contestée à nouveau. Celles qui ont porté plainte en 2010 et en 2015 ne pourront recevoir la pleine correction de l’équité salariale et devront encore attendre pour récupérer les sommes qui leur sont dues. Une situation aussi choquante qu’injuste.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, a répété à maintes reprises qu’une réforme plus substantielle pourrait être apportée à la Loi sur l’équité salariale en une autre occasion. Nous devons faire en sorte que cette occasion se présente. À l’instar de nos consœurs qui ont mené la première lutte pour l’équité, l’heure est venue de faire entendre à nouveau nos voix afin que cette réforme ait lieu rapidement.

L’histoire a prouvé que nous pouvions faire bouger les choses lorsque nous agissons de concert. Voilà pourquoi nous entreprenons une série d’actions pour inciter le gouvernement à modifier à nouveau la Loi et ainsi corriger une fois pour toutes la discrimination et les injustices qui persistent.

Qu’on se le dise : l’équité salariale n’est pas un caprice. C’est un droit qui découle de la Loi.