Même s’il est régulièrement entendu, le terme démotion n’est pas le contraire d’une promotion, mais bien un emprunt à l’anglais. Deux mots le remplacent : rétrogradation, lorsqu’une mesure disciplinaire est à l’origine de l’affectation à un poste de classification inférieure, ou déclassement, s’il s’agit d’une tout autre raison.

Par ailleurs, une prime de séparation, qui désigne une indemnité de départ ou une indemnité de cessation d’emploi, est l’amalgame de deux erreurs. Tout d’abord, une prime est un montant versé à une personne salariée, à titre d’encouragement ou de récompense, tandis qu’une indemnité lui est versée à titre de dédommagement. Pour ce qui est de la séparation, elle se produit entre deux individus et non entre une personne et son emploi.

Enfin, l’expression mise à pied temporaire est redondante puisqu’une mise à pied est temporaire; si elle devient permanente, il s’agit d’un licenciement.

Déjà au Moyen Âge, des gens étaient « mis à pied ». C’est ce qu’on disait alors d’un soldat de la cavalerie lorsque, comme sanction pour avoir commis une faute, on le privait de son cheval pendant un certain temps. Passant alors du côté de la piétaille, il devait effectuer des tâches ingrates, ce qui s’ajoutait à son humiliation. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que cette expression a le sens qu’on lui connait.

Tout le vocabulaire du monde du travail est démystifié dans La langue des relations professionnelles, un lexique de l’Office québécois de la langue française.

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