Les coupes budgétaires des dernières années ont entrainé une accumulation de responsabilités dans les journées, déjà chargées, des éducatrices en centre de la petite enfance (CPE). Plusieurs d'entre elles doivent aujourd'hui nettoyer les jouets, laver les draps, désinfecter le matériel, nettoyer la vaisselle et bien d'autres choses, le tout en présence des tout-petits.

« On se retrouve à faire des tâches qu'on ne faisait pas avant, tout en gérant nos groupes d'enfants. On en fait plus qu'on en faisait pour que les enfants ou les parents ne ressentent pas les effets des coupes », explique Anne-Marie Bellerose, éducatrice dans un CPE de l'est de Montréal.

« On a l'impression de toujours courir après le temps, de ne pas accomplir notre programme pédagogique comme on le voudrait parce qu'on doit s'absenter pour accomplir des tâches ménagères », déplore-t-elle.

L'arrivée de l'autopause

Un autre phénomène contribue à presser les intervenantes en CPE comme un citron : l'autopause. Cela consiste à laisser une éducatrice responsable de deux groupes complets pendant la pause d'une autre au moment de la sieste.

« Imaginez 20 enfants de 4 ans qui dorment dans la même pièce : il y en a qui restent éveillés, il y en a qui sont malades, d'autres qui vont à la salle de bain et en réveillent d'autres en marchant. C'est de la gestion! », illustre Anne-Marie Bellerose.

Résultat : les intervenantes sont de plus en plus surmenées. « Il y a toujours une pression. Est-ce que j'ai oublié quelque chose? Est-ce que j'ai fait ça comme il faut? Et cela pèse lourdement sur le moral », conclut-elle.