Travailleur social de formation, David Goudreault est particulièrement sensible à la réalité de celles et ceux qui ont un parcours scolaire atypique, lui-même ayant vécu certaines difficultés à l’école.

« J’étais un jeune susceptible de décrocher, avec des épisodes de délinquance et de consommation, raconte-t-il. Aujourd’hui, je ne consomme plus et je me suis rendu jusqu’à l’université, notamment parce que des profs ont cru en moi, et ont valorisé mon écriture et mon gout pour la lecture. » Ils ont également su voir la valeur littéraire derrière les chansons rap de l’adolescent.

David Goudreault

Croire en soi et en les autres

David Goudreault estime que c’est en se plongeant dans les mots, alors qu’il manie la langue sous toutes ses formes, qu’il a donné un sens à sa vie. Une étincelle qu’il aimerait allumer autour de lui, entre autres en animant des ateliers de création littéraire dans les écoles.

D’ailleurs, en tant que porte-parole du concours Ma plus belle histoire, qui met en valeur les témoignages d’élèves inscrits à la formation générale des adultes, il visite différents milieux scolaires participants, incluant des classes de francisation en milieu carcéral.

« Même si la réalité d’un jeune décrocheur de 17 ans qui revient à l’école n’est pas la même que celle d’un homme en prison depuis 28 ans, ils ont tous les deux une histoire à raconter », explique-t-il.

L’auteur aide donc ces gens à mettre des mots sur leur parcours, parfois chaotique, souvent cahoteux. « Le fait d’écrire leur histoire leur permet souvent de prendre conscience du chemin parcouru, dit-il. Plusieurs y découvrent aussi leur intérêt ou leur talent pour l’écriture, alors que les enseignants apprennent à mieux connaitre leurs élèves », ajoute-t-il.

50 histoires et un recueil

Le concours Ma plus belle histoire est organisé depuis 2004 par la FSE-CSQ1. Chaque année, un jury sélectionne les 50 meilleurs textes, qui sont ensuite publiés dans un recueil tiré à 5 000 exemplaires.

Au-delà de la fierté d’être publiée, David Goudreault estime que chaque personne participante est gagnante, puisque c’est pour elle l’occasion de découvrir la création littéraire, « un outil qui permet de s’exprimer, de se découvrir, d’exister… »


1 Fédération des syndicats de l’enseignement.