En effet, prétextant l'urgence d'inclure le contenu d'orientation dans nos écoles, il l'impose dès cette année au 3e cycle du primaire, sans prévoir les ressources professionnelles suffisantes. Il fait plutôt le choix de faire reposer sur les seules épaules des enseignantes et enseignants la responsabilité de transmettre les contenus d'orientation de cinq à dix heures par année. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple!
Deux constats incontournables
Notamment, pour deux raisons. Premièrement, le personnel enseignant est déjà surchargé. Deuxièmement, la particularité du contenu à livrer nécessite la collaboration étroite du personnel professionnel spécialisé en ce domaine; les conseillers d'orientation.
Cela n'a tout simplement aucun sens que le ministre impose de façon unilatérale un tel contenu sans même s'être assuré que nos écoles, nos enseignants et nos élèves puissent compter sur les ressources professionnelles nécessaires pour que cette démarche donne les fruits souhaités par tout le monde.
Car la réalité est celle-ci : les conseillers d'orientation, en plus d’être en nombre insuffisant au secondaire, sont presque totalement absents de nos écoles primaires au Québec.
Malgré toute sa bonne volonté, le ministre doit freiner son enthousiasme pour faire les choses dans l'ordre, sinon l'initiative mènera à un échec. La solution est simple. Sébastien Proulx doit plutôt miser sur la présence de conseillers d'orientation en nombre suffisant au primaire et au secondaire, afin que les élèves, et plus particulièrement les élèves vulnérables, reçoivent le soutien professionnel dont ils ont besoin pour bien orienter leur avenir.