Bien sûr, cette crise est moins apparente qu’elle ne l’était entre le 18 octobre 2019 et le 13 mars 2020, date à laquelle le gouvernement chilien a commencé à mettre en place les premières mesures pour lutter contre la COVID-19.

Malgré la règle de confinement et l’interdiction de rassemblements, la contestation populaire se poursuit sous une forme nouvelle. Les gens manifestent de leur domicile en faisant des concerts de casseroles qui se répandent dans les principales villes du pays. Le climat reste encore tendu après cinq mois d’un mouvement de contestation sans précédent qui a fait 31 morts.

L’origine de la crise chilienne

Tout a débuté le 6 octobre 2019, lors de l’annonce d’une nouvelle augmentation du prix du billet de métro à Santiago. Les étudiantes et étudiants ont refusé de la payer en sautant collectivement par-dessus les tourniquets. Ces actions se sont étendues pacifiquement, jusqu’à ce qu’elles fassent l’objet, le 18 octobre 2019, d’une violente répression de la police militarisée du Chili (Carabineros).

Face à une telle violence de la part des forces de l’ordre, on a vu surgir un appui massif de la population envers le mouvement de protestation. Il s’est traduit par des manifestations gigantesques à travers le pays entier.

Une spirale de violence répressive s’est alors enclenchée. Au 23 octobre, elle avait déjà engendré 18 morts, 269 blessés et l’arrestation de plus de 1 900 personnes. Cela n’a toutefois pas empêché 1,2 million de personnes de se rassembler le 25 octobre à la place de la Dignité, en plein cœur de Santiago, pour une manifestation d’une ampleur inédite dans l’histoire du Chili.

Une délégation en mission au Chili

En janvier 2020, les manifestations se poursuivaient toujours sur une base quotidienne dans les principales villes du pays. C’est d’ailleurs ce qu’a constaté une délégation québécoise et canadienne composée d’organisations syndicales, de parlementaires et d’universitaires, à laquelle a pris part la CSQ.

Le groupe a produit un rapport dans lequel il recommande notamment aux gouvernements du Canada et du Québec de dénoncer publiquement les atteintes systématiques, généralisées et continues aux droits de la personne perpétrées au Chili sous le gouvernement du président Piñera. La délégation leur demande aussi d’appuyer le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans ses démarches auprès du gouvernement chilien pour que ce dernier respecte ses engagements internationaux et les dispositions des conventions internationales, en particulier celle contre la torture.

Même si, en cette période de pandémie, la contestation populaire se fait plus discrète, il ne faut pas oublier de faire connaitre la triste réalité du Chili.