La mort de Joyce Echaquan et, plus récemment, la découverte des corps de centaines d’enfants sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones rappellent malheureusement à quel point le racisme et la discrimination envers les communautés autochtones sont présents.

Afin de mieux comprendre leurs réalités et de trouver des pistes de solutions, les gouvernements du Québec et du Canada ont tenu maintes commissions et enquêtes en plus de 20 ans. Les solutions sont connues, et selon l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL)1, il est grand temps de passer à l’action.

867 appels à l’action et à la justice

Les diverses commissions et enquêtes se sont conclues par 867 appels à l’action et à la justice. Ces demandes pour changer des lois, notamment au sein du système de justice, en santé et services sociaux et en éducation, tardent cependant à être mises en place.

Pour plusieurs groupes, dont l’APNQL, il est temps de mettre en application des mesures concrètes. L’organisme affirme qu’il faut proposer à la population québécoise des gestes concrets, simples et réalistes à poser et influencer l’action gouvernementale.

Les communautés autochtones ont toutefois besoin du soutien de l’ensemble de la société. Changer les choses, « c’est une question d’engagement », a dit le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, lors d’une conférence Web tenue en juin 2021.

Devenir des alliés

Selon l’APNQL, les organisations syndicales peuvent entreprendre différentes actions pour appuyer les communautés autochtones, comme diffuser les multiples campagnes de sensibilisation et faire connaitre les grandes lignes des enjeux actuels.

À la CSQ, plusieurs initiatives ont été mises en place afin de favoriser les dialogues. Par exemple, des guides et une plateforme de sensibilisation aux réalités et cultures autochtones ont été développés pour le personnel en éducation qui travaille au Nord.

Le conseil général de la CSQ a aussi adopté le Principe de Joyce. Cette importante initiative est un ultime « appel à l’action » demandant aux gouvernements de créer des accès sécuritaires et sécurisants dans le système de santé et de services sociaux pour les membres des Premières Nations et Inuit.

Et sur le plan individuel?

Pour soutenir les communautés autochtones, tout un chacun devrait s’informer et partager l’information sur les réalités des communautés autochtones, affirme l’APNQL. Promouvoir leurs initiatives, notamment leur apport dans l’économie québécoise, en encourageant par exemple les artistes et artisans autochtones est une autre façon de travailler pour un meilleur « vivre ensemble ».

Pour en savoir plus

La CSQ a créé deux guides d’insertion professionnelle pour celles et ceux qui souhaitent travailler au Nord. Ils sont disponibles en version électronique : Vivre et travailler en communauté inuit et Vivre et travailler en communauté crie.

Le site de l’APNQL regorge d’informations. Vous y trouverez, entre autres, le plan d’action de l’Assemblée sur le racisme et la discrimination.

20 ans d’appels à l’action et à la justice

  • Commission royale sur les peuples autochtones (1996) : 400 appels à l’action;
  • Commission de vérité et réconciliation (2015) : 94 appels à l’action;
  • Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2019) : 231 appels à l’action;
  • Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics (2019) : 142 appels à l’action.

Sans oublier l’enquête sur la mort de Joyce Echaquan, qui s’est tenue en mai et juin 2021. Au moment d’écrire ces lignes, le processus n’était pas encore terminé.


1 L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est un organisme de représentation politique agissant au nom des dix Premières Nations du Québec et du territoire du Labrador, depuis 1985. Cette assemblée regroupe les chefs élus de 43 communautés de Premières Nations.