Décembre 1968 marque le début d’une ère nouvelle en matière d’accessibilité à l’éducation supérieure au Québec. Sous la gouverne du premier ministre Jean-Jacques Bertrand, le bill 88 est adopté afin de créer l’Université du Québec. On souhaite ainsi « décentraliser l’enseignement supérieur » et « parachever la réforme scolaire du Québec en instaurant un réseau d’établissements universitaires fortement enracinés dans leur région ».

Constitution des campus

La création de l’Université est suivie de la constitution des premiers campus sur le territoire québécois et de la mise sur pied des Presses de l’Université du Québec, un important instrument de diffusion scientifique.

La proximité géographique des établissements d’enseignement constitue un enjeu de taille pour un territoire aussi vaste que celui du Québec. Cette volonté de rapprochement a contribué à l’occupation du territoire et constitué un important vecteur de développement pour les régions. En effet, de 90 à 95 % des étudiantes et étudiants qui obtiennent un diplôme d’un établissement régional demeurent ou s’établissent, par la suite, dans la région.

Accessibilité et inclusivité

Véritable reflet de la société québécoise, le réseau reçoit une population étudiante diversifiée et accueille des personnes au cheminement atypique. Près de 50 % de la population étudiante est de première génération[1], et une importante proportion de celle-ci poursuit des études à temps partiel.

Une population éduquée

En 2018, le nombre des diplômés a dépassé le cap des 700 000 depuis la création de l’UQ. Près d’un diplôme universitaire sur trois est décerné, chaque année, par un de ses établissements. La reconnaissance de ses apports scientifiques dépasse nos frontières et s’illustre notamment par la multiplication des collaborations et des partenariats.

Investissements et retombées

Le Québec investit annuellement plus d’un milliard de dollars dans le réseau de l’UQ, ce qui produirait des retombées économiques avoisinant les six milliards de dollars[2]. Alors qu’on anticipe que trois emplois sur quatre nécessiteront une formation de niveau postsecondaire d’ici 2024, le maintien et le renforcement de ce soutien semblent cruciaux.

Cinquante ans plus tard, l’Université du Québec est un succès retentissant. Cela dit, il faut demeurer vigilant, car on constate depuis plusieurs années un ralentissement de l’augmentation du nombre de personnes accédant à l’enseignement supérieur. Comme l’affirmait récemment Pierre Doray, professeur de sociologie à l’UQAM, « notre mission d’accessibilité doit continuellement être renouvelée, au risque de perdre nos acquis ».


[1] Une étudiante ou un étudiant qui est la première personne de sa famille à fréquenter un établissement d’enseignement supérieur.
[2] Selon des estimations réalisées en 2015-2016 par le réseau de l’Université du Québec.