Lorsque la violence conjugale s’introduit dans les milieux de travail, elle peut entrainer des conséquences sur chaque membre du personnel. Les victimes, les agresseurs ainsi que les collègues de travail peuvent en subir les contrecoups, et ce, de différentes manières.
  • Les répercussions sur les victimes

    Dans une étude récente menée en contexte de pandémie, un lien a été établi entre le revenu et la violence conjugale. Les femmes seraient plus à risque de présenter un indice de violence conjugale lorsque le revenu du ménage se situe sous la barre des 40 000 dollars.

    L’indépendance financière est un élément crucial pour les victimes qui souhaitent quitter la relation et elle peut difficilement être assurée sans que ces personnes occupent un emploi.

    Pour certaines victimes, le lieu de travail peut représenter un refuge où elles se sentent en sécurité et respectées, où elles peuvent avoir des contacts sociaux et entretenir des relations. Ces éléments facilitent grandement les dévoilements et les appels à l’aide.

    Pour d’autres, le lieu de travail peut être un endroit où elles se sentent plus vulnérables, surtout si aucune mesure de protection ou de sensibilisation n’est mise en place, puisque les agresseurs connaissent leur horaire, leurs coordonnées ainsi que le trajet qu’elles empruntent pour se rendre sur ces lieux.

  • Les répercussions sur les agresseurs

    Les effets de la violence conjugale peuvent aussi se ressentir dans les milieux de travail des agresseurs. La difficulté de concentration, les accès de colère et les absences répétées sont des exemples de conséquences qui nuiront autant à l’employée ou l’employé agresseur qu’à son milieu de travail.

  • Les répercussions sur les collègues

    Les répercussions de la violence chez les victimes et les agresseurs contribuent à l’augmentation de la charge de travail des collègues, à la propagation d’une ambiance toxique ainsi qu’à l’instabilité générale du milieu. Ainsi, les collègues de travail peuvent faire face à une augmentation du stress, des inquiétudes ainsi que des frustrations devant cette situation.

    De plus, les collègues peuvent être touchés directement par les effets collatéraux de la violence conjugale; que ce soit lorsque les agresseurs communiquent avec eux pour parler de la victime ou lorsqu’une victime leur dévoile une situation de violence conjugale.

    Lorsque de la sensibilisation est effectuée en milieu de travail, les collègues sont alors bien positionnés pour détecter la violence conjugale et pour maintenir le lien de confiance avec les victimes.

  • Reconnaitre les manifestations de la violence conjugale

    Les agresseurs n’ont pas de caractéristiques typiques. Ils peuvent paraitre attentionnés et sympathiques, et être appréciés des gens autour d’eux,

    Certains comportements, de la part de la victime ou de l’agresseur, peuvent toutefois permettre à un employeur ou à des collègues de travail de déceler une situation de violence conjugale.

    Voici quelques exemples :

    • L’agresseur loge sans cesse des appels/la victime en reçoit ou en loge fréquemment;
    • L’agresseur ou la victime demande de faire des appels lors des pauses;
    • L’agresseur harcèle la victime à proximité de son lieu de travail;
    • L’agresseur se présente sur les lieux de travail de la victime;
    • L’agresseur communique avec les collègues ou l’employeur de la victime;
    • L’agresseur détruit les outils et les documents de travail de la victime;
    • L’agresseur agit de façon à isoler la victime;
    • Le lieu de travail de la victime est vandalisé.

  • Des signes à surveiller

    Si certaines actions sont visibles, d’autres comportements de la part de la victime ou de l’agresseur
    demeurent toutefois plus « subtils » et peuvent indiquer la présence possible de violence conjugale.


    À noter : certains signes de détérioration de la santé physique ou mentale de la victime pourraient
    transparaitre, par exemple de la grande fatigue, la dépression, l’anxiété, la dépendance aux
    médicaments ou aux drogues. Certains changements assez radicaux pourraient aussi être perçus dans
    ses choix vestimentaires ou esthétiques, soit par négligence volontaire ou inconsciente, ou en raison
    de difficultés financières ou d’un contrôle psychologique ou économique de la part de l’agresseur.

  • Quelques données sur la violence conjugale au travail

    Une recherche canadienne menée en 2014 par l’Université Western Ontario révèle que, parmi les personnes répondantes ayant subi de la violence conjugale :

    La violence conjugale a aussi des répercussions sur les milieux de travail et pour l’ensemble de
    la société.