Saint-Alexis-des-Monts, le 3 juin 2019. – À l’occasion de l’ouverture de son XXIIe Congrès – #Syndicalisme 2.0, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) interpelle les directions de cégep et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) afin de leur rappeler qu’un autre modèle de développement du numérique est possible.
« Nous sommes en train de vivre une révolution qui nous emporte dans une course effrénée vers le “tout au numérique”. Loin de nous l’idée de s’en soustraire, mais il est nécessaire de mieux réfléchir aux finalités des transformations en cours en enseignement supérieur comme dans de nombreuses sphères d’activités. Plutôt que de servir des intérêts particuliers et nuire au vivre-ensemble, les nouvelles technologies devraient être un levier pour réduire les inégalités, protéger l’environnement et renforcer la démocratie. L’intérêt commun doit primer », de déclarer Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.
Défendre la profession enseignante face au numérique
Rappelons qu’un plan d’action numérique en éducation et, plus récemment, un cadre de référence de la compétence numérique ont été publiés par le MEES, mettant de l’avant la création d’un eCampus, mais faisant également la promotion de l’innovation technopédagogique. « Le développement de la formation à distance (FAD), notamment asynchrone, nous interpelle fortement, car en plus de segmenter et précariser nos emplois, elle remet en question la relation pédagogique avec les étudiantes et étudiants qui est au cœur de notre profession », de rappeler Lucie Piché. Comme mentionné dans son avis sur le sujet, la FEC-CSQ considère que si des cégeps accroissent l’offre en FAD, le modèle de formation synchrone développé par plusieurs cégeps de région doit être respecté, voire priorisé.
« Que ce soit pour les nouveaux modes de formation ou l’intégration d’outils technologiques dans notre enseignement, il faut surtout que les profs soient davantage consultés. Plus que le moyen utilisé, il faut s’interroger sur l’objectif pédagogique de l’utilisation de tel ou tel outil numérique et laisser le personnel enseignant juger de sa pertinence », d’ajouter la présidente de la FEC-CSQ.
Les résultats du sondage réalisé auprès des enseignantes et enseignants membres de notre fédération révèlent d’ailleurs que si la très grande majorité est très favorable à l’utilisation des outils technologiques, les critiques ne manquent pas. Alourdissement de la charge de travail, augmentation du temps consacré à l’utilisation des outils numériques sur le temps personnel, manque de formation et impacts mitigés sur les étudiantes et étudiants, font partie des éléments à classer du côté des impacts négatifs. Le document thématique du XXIIe Congrès qui inclut les résultats de l’enquête est disponible en ligne : « Quel syndicalisme enseignant à l’ère du numérique ? »
Outre le thème du XXIIe Congrès, cette rencontre triennale des représentantes et représentants des syndicats membres constitue un moment privilégié de la vie démocratique de la fédération. Les personnes déléguées auront l’occasion de se prononcer sur les perspectives d’action des trois prochaines années, ainsi que sur les statuts et règlements qui régissent nos instances et notre vie syndicale. « À l’aube de la prochaine ronde de négociations, les défis à relever pour l’enseignement collégial ne manquent pas. De la nécessité de poursuivre la défense du DEC sur l’ensemble du territoire, au renforcement de notre autonomie professionnelle, en passant par la diversification de la population étudiante, nous avons de nombreux défis à relever et plusieurs gains à réaliser pour valoriser notre profession et améliorer nos conditions de travail », de conclure Lucie Piché.
Tout savoir sur le XXIIe Congrès : http://congresfec.lacsq.org/