Environnement

Vers la carboneutralité au cégep de Rimouski

16 octobre 2023

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski (SEECR-CSQ) et le Comité d’action et de concertation en environnement (CACE) de l’établissement entament une démarche visant à réduire l’empreinte écologique en milieu de travail.

Par Florence Tison, conseillère CSQ

Le SEECR-CSQ, syndicat affilié à la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), et le CACE se sont alliés, en septembre 2023, au Mouvement ACTES de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dans le cadre d’un grand projet : Ensemble vers la carboneutralité.

Financé par le programme Transition juste en milieu de travail du Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ), ce projet est en phase avec les actions du plan d’écologisation de la Fédération des cégeps. Il figure parmi les quatre initiatives sélectionnées dans le cadre de la toute première année du programme.

L’objectif du cégep de Rimouski vise « zéro émission nette » d’ici 2030. Pour y parvenir, le SEECR-CSQ et le CACE ont obtenu une subvention de 23 750 $ sur 3 ans du FCTÉ.

La subvention permettra de couvrir les frais afin d’établir l’inventaire des gaz à effet de serre (GES) émis en 2023-2024, de produire un rapport documentant les émissions directes et indirectes durant cette même période, de rédiger, d’adopter et de mettre en œuvre un plan de réduction des GES en 2023-2024, ainsi qu’afin d’élaborer une stratégie et de compenser les GES résiduels en 2025-2026.

En tant que partenaire, le Mouvement ACTES de la CSQ s’est engagé à fournir un soutien actif et continu au SEECR-CSQ, à rendre disponibles son expertise, ses ressources et son réseau, à faciliter la coordination entre les différents acteurs syndicaux, à donner de la visibilité et, finalement, à favoriser l’échange d’informations et la synergie. 

Changer les habitudes de transport

Pour diminuer l’empreinte écologique de l’établissement, l’enseignant-chercheur en biologie au cégep de Rimouski et porte-parole du CACE, David Pelletier, affirme qu’il faut s’attaquer aux deux types d’émissions de gaz à effet de serre (GES, soit les émissions directes (par exemple, le chauffage et la ventilation) et les émissions indirectes (par exemple, le transport).

« Les émissions directes sont plus facilement contrôlables, indique-t-il. À ce niveau-là, c’est « plus facile » d’atteindre la carboneutralité parce qu’on tient les rênes de l’optimisation du chauffage et de la ventilation. Par exemple, on pourrait réduire la consommation d’énergie. »

Pour ce qui est des émissions indirectes, c’est une tout autre paire de manches. À la vue des autres inventaires réalisés dans d’autres établissements, on peut présumer que la majeure partie des GES proviendra du transport.

« La majorité des gens qui demeurent dans un rayon de moins de deux kilomètres utilisent un transport actif comme la marche ou le vélo, souligne David Pelletier. Très peu prennent la voiture solo, et ça, c’est quand même positif! Mais au-delà de deux kilomètres, les gens utilisent la voiture, même si leur quartier est desservi par du transport en commun. »

En effet, selon un sondage effectué au cours des deux dernières années, seuls 2 % à 3 % des usagers du cégep de Rimouski habitant dans une zone desservie par le transport en commun l’utilisent.

Pour s’attaquer au problème, l’établissement a développé un module de covoiturage disponible sur la plateforme Omnivox. De plus, un projet de terminus au cégep de Rimouski est en chantier du côté du Service de transport en commun de la Ville.

« On veut réduire le nombre de places de stationnement et favoriser l’utilisation de l’autobus et du vélo pour les gens vivant dans un rayon de 2 à 5 kilomètres », explique l’enseignant-chercheur en biologie.

Finalement, ce sont beaucoup d’habitudes à changer, et c’est à ce défi que le CACE et le SEECR-CSQ s’attèlent dès maintenant avec le projet de carboneutralité. 

Le cégep de Rimouski atteint le niveau 5 de la certification du Mouvement ACTES

L’établissement a été l’un des premiers au Québec à s’engager dans une démarche de certification du Mouvement ACTES, qui souligne les gestes concrets de l’établissement pour réduire son empreinte écologique.

David Pelletier mentionne que l’initiative de se joindre au Mouvement ACTES avait pour but de stimuler des projets de travailleuses et de travailleurs, comme le projet Ensemble vers la carboneutralité.

« J’avais assisté au lancement du Mouvement ACTES, lors duquel était présentée la plateforme de certification ÉcoÉcoles. On a trouvé ça vraiment trippant. J’ai vendu l’idée au CACE, et puis tout le monde a décidé d’embarquer! »

Un an et demi plus tard, le cégep obtenait le plus haut niveau de certification du Mouvement ACTES : le niveau 5. Seuls les établissements qui font un effort substantiel pour réduire leur empreinte écologique peuvent atteindre ce niveau.

« On est fiers de ce qui a été accompli, mais il en reste encore tellement à faire! ajoute David Pelletier. En fait, on utilise cette certification comme fil conducteur de notre plan plus global d’écologisation. »

 

 La Certification ACTES vous intéresse?

Les établissements qui le souhaitent peuvent profiter gratuitement du programme de certification ÉcoÉcoles. Ce dernier permet de mettre en place des actions concrètes en milieu de travail ou d’obtenir une reconnaissance pour les actions qui y sont déjà posées. 

Pour en savoir plus