Montréal, le 25 juin 2019. – La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) lance aujourd’hui une application mobile qui permettra à ses 5 000 membres infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes présentes dans plusieurs régions du Québec de comptabiliser le nombre d’heures qu’elles effectuent chaque semaine en temps supplémentaire grâce à l’application « Alerte TSO ».
La présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, explique que les données qui seront recueillies seront utilisées lors des prochaines négociations pour démontrer l’ampleur du problème dans certains milieux de pratique et l’urgence de mettre fin à la pratique du temps supplémentaire obligatoire (TSO) dans le secteur de la santé et des services sociaux.
« La ministre Danielle McCann a dit vouloir mettre fin au TSO, mais il faudrait que cette volonté se traduise par des actes concrets et des efforts réels dans les établissements. En invitant nos membres à tenir leur journal de bord personnel de leur temps supplémentaire, nous comptons aider la ministre à convaincre les directions des établissements de santé à renoncer au temps supplémentaire obligatoire et à améliorer leurs stratégies de gestion et de planification. Il est urgent que le gouvernement regagne la confiance du personnel de la santé en lui redonnant des conditions de travail décentes », mentionne Claire Montour.
Une exception devenue la règle
Cette dernière déplore que le TSO, qui devrait être un recours exceptionnel, soit devenu aujourd’hui une pratique courante de gestion dans les établissements de santé.
« Les employeurs préfèrent recourir au TSO plutôt que d’offrir des horaires de travail stables au personnel. Si l’on veut mettre fin à cette pratique inhumaine, il faut offrir un plus grand nombre de postes à temps complet stables et attrayants au personnel pour qu’on puisse s’assurer de la constance des équipes », plaide Claire Montour.
Un personnel de moins en moins en santé
La présidente de la FSQ-CSQ soutient que ce recours systématique au TSO ne peut plus durer puisqu’il a de sérieuses conséquences sur la santé du personnel.
« L’état d’épuisement est généralisé chez les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes et un grand nombre sont en congé de maladie longue durée. Ça ne peut pas continuer comme ça puisqu’on est en train de rendre malades celles et ceux qui ont comme mission de nous soigner », dénonce Claire Montour.
Des données déposées à la table de négociation
La FSQ-CSQ comptabilisera donc ses propres données qui seront utilisées dans le cadre des discussions à la table de négociation avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux.
« Nous allons encourager nos membres à télécharger l’application mobile et à y enregistrer les heures faites en temps supplémentaire. Nous espérons que la grande majorité participera à cette initiative de façon à renforcer notre revendication à la table de négociation pour l’abolition du temps supplémentaire obligatoire », conclut Claire Montour.
Pour accéder à l’application : https://alertetso.fsq.lacsq.org/