Montréal, le 15 janvier 2020. — Préoccupées par les violations aux droits humains ayant cours au Chili depuis le mouvement de protestation débuté le 18 octobre dernier, différentes organisations sociales et politiques ainsi que du milieu de la recherche du Québec ont convenu de mettre sur pied un collectif de solidarité avec ce pays pour s’enquérir sur place de l’état de la situation. En collaboration avec la Corporation de défense et de promotion des droits du peuple (CODEPU) et l’Observatoire citoyen du Chili, une mission sur le terrain est organisée du 18 au 27 janvier prochains.
L’objectif principal de la mission est de recueillir auprès d’organisations locales de défense des droits humains différents éléments d’information et d’analyse permettant d’actualiser et d’achever les rapports internationaux déjà produits sur la situation de graves violations des droits humains au Chili. Tout en gardant une perspective d’interdépendance des droits, les membres du collectif entendent en particulier porter leur attention sur les droits collectifs, la liberté d’expression et de presse, les droits sociaux, culturels et syndicaux, les droits du travail, ceux des femmes et des peuples autochtones, dans le contexte des mobilisations sociales et sur leur place dans une nouvelle constitution.
Cette mission s’inscrit dans les suites de la mission internationale d’observation des droits humains de la société civile dans laquelle le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) a participé du 6 au 11 novembre 2019. Une deuxième mission s’est organisée afin de répondre à cet appel de solidarité. Ainsi, ce collectif vise à promouvoir des activités de sensibilisation de la population ainsi que faire pression sur le gouvernement de Justin Trudeau qui maintient un silence sur la grave situation de violation des droits humains.
Le collectif vise également à consolider un réseau de solidarité, à partir de rencontres développées avec leurs partenaires locaux (sociaux et académiques), afin de faciliter une mise à jour en temps réel de la situation et une diffusion d’informations auprès de la société civile québécoise qui, pour l’instant, sont insuffisantes.
« Cette mission permettra de raffermir les liens de solidarité entre les organisations sociales et politiques chiliennes et celles du Québec en ce moment crucial pour l’avenir de la démocratie au Chili », a déclaré Luc Allaire, président du Centre international de solidarité ouvrière (CISO).
Les participantes et participants à la mission d’observation proviennent d’horizons divers :
- Luc Allaire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et aussi président du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
- Marcos Ancelovici, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sociologie des conflits sociaux de l’Université du Québec à Montréal
- Marie-Christine Doran de l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa
- Denise Gagnon de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ) et de la Fondation Salvador Allende
- Pierre Mouterde, essayiste et ex-professeur au Collège Limoilou.
- Isabel Orellana du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal
- Ricardo Peñafiel, enseignant à l’Université du Québec à Montréal et appuyé par le Conseil central du Montréal métropolitain, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec et la CSN et du département de Science politique de l’UQAM
- Simon-Pierre Savard-Tremblay, député du Bloc Québécois
- Sol Zanetti, député de Québec solidaire