Société
Une mise à jour économique sous le signe de la stabilité… pour le moment
21 novembre 2024
Alors que le gouvernement envoyait depuis plusieurs mois des signaux inquiétants, notamment avec les gels d’embauches dans les réseaux publics, les coupes en francisation et les compressions dans les infrastructures, la CSQ est quand même rassurée de voir que la mise à jour économique et financière présentée le 21 novembre par le ministre des Finances, Éric Girard, n’annonce pas une multiplication de mesures d’austérité additionnelles pour l’année 2024-2025.
Toutefois, la croissance des dépenses, telle que prévue à la mise à jour pour les prochaines années, risque de mener à une nouvelle période d’austérité. Le portrait des années à venir demeure donc inquiétant alors que, pourtant, le gouvernement brossait aujourd’hui un portrait plutôt optimiste de la reprise économique du Québec.
« Ce gouvernement a choisi d’utiliser le Fonds des générations pour baisser les impôts. Pourtant, qu’y a-t-il de plus équitable en termes de legs intergénérationnel qu’une société qui valorise ses réseaux publics, ses infrastructures, celles et ceux qui y travaillent? On se retrouve encore une fois devant un gouvernement qui gère à court terme, sans vision globale, sans projet de société. Et oser dire encore une fois que ça n’affectera pas les services… », a réagi le président de la CSQ, Éric Gingras, rappelant du même souffle que les négociations avec les intervenantes en petite enfance s’étirent aussi.
« Parce que de reconnaître à leur juste valeur celles et ceux qui éduquent, soutiennent, accompagnent, prennent soin, etc., ce n’est pas une dépense, mais un investissement pour l’avenir du Québec. Il existe d’autres avenues possibles », a déclaré le président.
Un manque à gagner
Selon lui, il apparaît évident que le gouvernement devra trouver des façons d’augmenter ses revenus afin de compenser le milliard de dollars qu’il a abandonné avec les baisses d’impôts consenties l’an dernier. La Chaire en fiscalité de l’Université de Sherbrooke a déjà proposé quelques pistes simples. De son côté, la CSQ profitera des consultations prébudgétaires pour proposer des solutions afin d’augmenter la contribution des Québécoises et des Québécois les plus nantis et des entreprises, tout en épargnant la classe moyenne.
Faire passer de 60 à 65 ans l’âge d’admissibilité pour le crédit d’impôt pour la prolongation de carrière demeure préoccupant pour la CSQ et envoie un message contradictoire alors que l’on tente encore de contrer la pénurie de personnel dans des secteurs clés.
Un pas dans la bonne direction
La Centrale accueille favorablement au passage certaines mesures de la mise à jour, dont les investissements visant à assurer un maintien des services de transport collectif de même que les sommes supplémentaires allouées pour accélérer la construction de nouveaux logements sociaux. La majoration du supplément de revenu de travail représente une mesure positive, mais nettement insuffisante pour lutter contre la pauvreté. Un rattrapage important des prestations de base de l’aide sociale ne peut plus attendre.
« C’est un pas dans la bonne direction, mais soyons clairs, ce sera insuffisant pour résoudre la crise du logement et assurer une réelle transition juste. Au final, avec l’augmentation des besoins dans nos réseaux publics, le gouvernement devra se positionner clairement pour un réel réinvestissement. Parce que ce que la mise à jour nous indique, c’est le retour d’une période d’austérité dès l’année prochaine. Je l’ai dit souvent et je le répète aujourd’hui : c’est un choix politique », a conclu Éric Gingras.