Éducation

Une forte proportion du personnel professionnel songe à quitter son emploi

11 octobre 2023

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) terminait cette semaine, à Montréal, sa grande tournée des régions du Québec au cours de laquelle elle a dévoilé des données préoccupantes sur l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels en milieu scolaire.

Dans la grande région de Montréal, plus d’une professionnelle ou un professionnel de l’éducation sur deux (53 %) songe à quitter son emploi dans le milieu scolaire pour une autre raison que la retraite, révèle l’enquête de la FPPE-CSQ menée auprès de ses syndicats affiliés.

Le portrait est à peine plus reluisant dans les autres régions du Québec où bon nombre de professionnelles et professionnels songent aussi à changer d’emploi. Ils sont :

  • 51 % dans le Bas-Saint-Laurent;
  • 39 % en Estrie;
  • 37 % en Outaouais;
  • 31 % en Abitibi-Témiscamingue;
  • 26 % en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine;
  • 32 % sur la Côte-Nord.

La recherche d’un meilleur salaire est la principale raison évoquée par la plupart des personnes sondées à travers le Québec (50 %). Cela affecte la rétention du personnel, notamment celui qui voit à la construction et à l’entretien des écoles, comme les architectes et les ingénieurs. Leurs salaires sont plus bas que ceux de la fonction publique et parapublique et que ceux du privé. Cette situation contribue au constant roulement de personnel, ce qui retarde grandement les chantiers.

La lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %) font aussi partie des raisons soulevées par celles et ceux qui songent à quitter leur emploi dans le milieu scolaire.

« La difficulté des centres de services scolaires à attirer et à retenir le personnel professionnel s’explique principalement par les conditions de travail qui sont peu attrayantes en éducation. La pénurie risque d’empirer si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours », dénonce le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry.

Des services insuffisants pour répondre aux besoins

Autre constat préoccupant mis en lumière par l’enquête : selon 80 % des personnes sondées, la pénurie de professionnelles et professionnels de l’éducation dans les écoles et les centres affecte les services offerts aux élèves. Ainsi, ces derniers ne reçoivent pas tous les services professionnels auxquels ils ont droit en vertu de la Loi sur l’instruction publique.

Cette situation, qualifiée d’alarmante par le président de la FPPE-CSQ, rend également difficiles la prévention et la mise en place d’un environnement matériel propice à la réussite scolaire des élèves.

Des solutions existent

La FPPE-CSQ, ses syndicats affiliés et leurs membres fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvèlement de leur convention collective.

Près de 70 % des professionnelles et professionnels ayant répondu au sondage pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.

« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il enverra le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.