Le 13 juin 2018. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille favorablement la nouvelle politique culturelle présentée par le gouvernement, le 12 juin dernier, bien que celle-ci soit clairement à saveur électorale.
Après deux années de consultations publiques, elles-mêmes précédées de deux années d’austérité libérale où la culture n’a pas été épargnée, cette politique culturelle démontre les besoins criants des milieux culturels. De fait, cette politique s’inscrit dans la logique du gouvernement libéral, coupant ainsi des fonds nécessaires au développement de la culture en début de mandat afin de réinvestir juste avant les élections générales.
Des revendications entendues
Louise Chabot, présidente de la CSQ, salue l’importance accordée à l’arrimage entre les milieux de l’éducation et de la culture que vise cette nouvelle politique, une revendication soutenue par la CSQ lors de son passage aux consultations publiques d’avril 2016. « Nous constatons que notre message sur l’importance du français comme vecteur de la culture et de l’identité nationale a été entendu, énonce la présidente. Enfin, nous saluons également l’investissement majeur de 168,2 millions de dollars afin d’aider l’industrie culturelle dans son virage vers le numérique. Ces fonds sont capitaux afin de s’assurer de la pérennité du rayonnement de la langue et de la culture québécoise sur le Web. »
Les oubliés de la politique culturelle
Plusieurs questions restent en suspens après cette annonce effectuée en grande pompe par le gouvernement. Par exemple, les mesures présentées font peu état des bibliothèques publiques et scolaires, des éléments phares dans l’éducation et la sensibilisation de nos jeunes à la culture québécoise. « La politique est presque muette à l’égard des cégeps, qui sont pourtant des vecteurs de rayonnement culturel dans leur milieu. En ce qui a trait aux Premières Nations, nous soulignons les engagements particuliers présents dans la politique. Mais qu’en est-il des institutions scolaires, au cœur du développement culturel et identitaire des Premières Nations? », questionne Louise Chabot.
En somme, la nouvelle politique culturelle s’est donc dotée d’un programme ambitieux, qui se donne les moyens financiers de ses ambitions. Or, la culture doit s’inscrire dans la durée et elle ne peut souffrir des aléas électoraux.