Montréal, le 21 octobre 2021. – Suivant le dévoilement du Grand chantier pour les familles et le dépôt du projet de loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance afin d’améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et de compléter son développement, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) estiment que le gouvernement du Québec envoie un signal positif en s’engageant à développer 37 000 places en services éducatifs à la petite enfance pour répondre aux besoins des familles.
Près de 25 ans après la politique familiale du Québec, alors que le Québec est aux prises avec une grave pénurie de places, le gouvernement démontre aujourd’hui une réelle volonté de redresser le réseau. « En priorisant le développement des places régies et subventionnées dans chacune des régions, on ne peut que voir un parti pris en faveur des familles pour que ces dernières bénéficient d’une place de qualité aussi rapidement que possible. Avec la relance économique qui se prépare, l’impossibilité pour plusieurs parents de trouver une place nourrit directement le problème de pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans tous les milieux. Il était plus que temps de créer des places », mentionne Éric Gingras, président de la centrale syndicale, qui représente notamment près de 13 000 intervenantes en petite enfance.
Parmi les autres mesures accueillies positivement, la CSQ applaudit notamment la priorisation au guichet unique des enfants issus de milieux défavorisés, de même que l’engagement du gouvernement pour la création de 1 000 places en milieu autochtone, qui favoriseront l’égalité des chances chez les tout-petits.
Un crédit d’impôt paradoxal
Comme élément questionnable figurant dans le chantier annoncé, la CSQ pointe du doigt la volonté du gouvernement de bonifier le crédit d’impôt pour frais de garde, qui, en nourrissant la concurrence des garderies privées, viendra paradoxalement nuire aux efforts de cohérence pour garantir un réseau public, régi et subventionné. Pour appuyer son propos, la CSQ rappelle que, selon une récente consultation effectuée par le ministère de la Famille, une donnée importante rapportait que 94,3 % des répondants jugent important d’offrir à tous les parents du Québec une place subventionnée à tarif unique. Une donnée qui appuie directement la revendication historique de la CSQ, qui milite en faveur d’un réseau de la petite enfance public et universel.
L’incontournable enjeu des conditions de travail
Tout en saluant le projet de loi qui est annoncé et qui consacrera la priorité au développement du réseau, Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ, interpelle finalement le gouvernement Legault sur le contexte de pénurie de main-d’œuvre qui sévit en petite enfance et souligne l’urgence de rehausser les conditions de travail des intervenantes des CPE, actuellement en négociation pour le renouvellement de leur convention collective. Avec la relance économique, l’impossibilité pour plusieurs parents de trouver une place nourrit le problème de pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans tous les milieux. « Créer 37 000 places pour répondre aux besoins criants, c’est bien! Mais en ne répondant pas aux enjeux des conditions de travail du personnel de la petite enfance, le gouvernement court le risque de créer des coquilles vides et de ne pas favoriser la relance économique à laquelle on est en droit de s’attendre en empêchant le retour au travail de milliers de parents. C’est pourquoi, dans le contexte des négociations des conditions de travail des travailleuses des CPE, nous attendons toujours que le gouvernement donne un coup de barre qui permettrait de contrer l’hémorragie. Tant que la formation d’éducatrice restera une des techniques les moins bien rémunérées, nous serons collectivement en retard », conclut Valérie Grenon.
La CSQ annonce qu’elle entend participer aux consultations particulières dans le cadre de la commission parlementaire sur le projet de loi. Elle rédigera un avis détaillé sur l’ensemble des mesures dévoilées aujourd’hui.