Économie

Trois mythes sur les finances publiques à déboulonner

18 octobre 2023

Contrairement à ce que laisse croire le gouvernement, le Québec n’est pas dans l’impossibilité économique et financière de prioriser les services publics et son personnel. En matière de finances publiques, plusieurs mythes se doivent d’être déboulonnés.

Le Front commun a récemment publié un argumentaire autour de neuf mythes sur les finances publiques du Québec. En voici trois, décortiqués :

Mythe : les salaires du secteur public sont une dépense pour la société

C’est faux. Selon les données de Statistique Canada, analysées par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), pour chaque dollar supplémentaire investi dans les services publics, le produit intérieur brut (PIB) augmente de 1,10 $ à 1,25 $.

Cet effet multiplicateur est de 1,25 $ pour l’éducation et de 1,22 $ pour la santé. Le taux de rendement des services publics est même supérieur à celui du secteur primaire et de la construction.

Mythe : les mauvaises conditions de travail n’ont pas de conséquences sur les services publics

C’est faux. Selon le Front commun : « De mauvaises conditions de travail causent un exode du personnel. En retour, le manque de main-d’œuvre provoque un alourdissement de la charge de travail pour celles et ceux qui restent. Cette surcharge entraine des absences pour invalidité, qui à leur tour viennent réduire les effectifs sur le plancher… ce qui accroit davantage la surcharge. Ce cercle vicieux s’accélère depuis des années dans nos réseaux publics. »

Des données démontrent que le recours à l’assurance invalidité a augmenté de 54 % chez les enseignantes et enseignants et le personnel de soutien scolaire et de 51 % pour le personnel de la santé et des services sociaux, entre 2014 et 2021, soit bien avant la pandémie.

Ces invalidités privent les réseaux de 2 800 enseignantes et enseignants et 12 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux à temps plein. Et ces absences ont un cout qui dépasse le milliard de dollars.

Mythe : le recours aux heures supplémentaires et au privé, ça fonctionne

Selon le Front commun, « les solutions amenées par les ministres sans consulter les travailleuses et les travailleurs ne règlent rien ». Au contraire. Trois solutions couteuses dans le réseau de la santé et des services sociaux prennent de plus en plus de place, mais sont néfastes à long terme :

  1. Combler le manque de personnel par du temps supplémentaire, parfois obligatoire.
  2. Combler la pénurie de main-d’œuvre en utilisant les agences de placement temporaire ou la main-d’œuvre indépendante.
  3. Sous-traiter les services au privé.

Pour en savoir plus

Consultez l’ensemble des mythes sur les finances publiques dans un argumentaire économique préparé par le Front commun.