Poursuivant sa tournée des régions à Gaspé, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, accompagnée de leaders syndicaux de la région, a profité de l’occasion pour faire le point sur les conséquences du saccage de l’assurance-emploi et de l’austérité budgétaire sur les Gaspésiennes et les Gaspésiens.

Gaspé, le 29 mai 2013. – Poursuivant sa tournée des régions à Gaspé, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, a plaidé à nouveau pour la tenue d’un grand débat public sur la fiscalité au Québec. Accompagnée de leaders syndicaux de la région, elle a profité de l’occasion pour faire le point sur les conséquences du saccage de l’assurance-emploi et de l’austérité budgétaire sur les Gaspésiennes et les Gaspésiens.
La présidente de la CSQ a soutenu qu’un débat sur la fiscalité permettrait d’étudier les moyens de financer équitablement et adéquatement les services à la population, particulièrement des réseaux publics d’éducation et de santé. Ainsi, la volonté du gouvernement d’atteindre l’équilibre budgétaire à tout prix rend urgente la tenue d’un vaste débat afin de trouver de nouvelles sources de revenus sans compromettre la qualité et la quantité des services publics.
« L’atteinte de l’équilibre budgétaire est ardue, a déclaré Louise Chabot, la présidente de la CSQ. Deux choix sont possibles : le gouvernement trouve de nouveaux revenus ou il sabre les services à la population. Malheureusement, sous la pression des milieux d’affaires, le gouvernement Marois s’est lui-même privé de revenus en instaurant seulement l’un des deux nouveaux paliers d’imposition promis pour les hauts revenus et en omettant de réformer la fiscalité sur les dividendes et les gains en capital. Il s’est également privé de revoir à la hausse les redevances minières, tel que promis en campagne électorale. »
Des services publics sous pression
Louise Chabot ajoute : « les choix budgétaires du gouvernement ont pour conséquence d’exercer une pression importante sur les services publics. Une autre solution pourrait être envisagée, notamment en luttant contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux. Des problèmes auxquels il faudrait s’attaquer puisqu’ils permettraient de bonifier l’assiette fiscale qui permet à l’État d’offrir ses services. »
Surseoir au saccage de l’assurance-emploi
Louise Chabot a également abordé la question du saccage de l’assurance-emploi. Elle rappelle que la CSQ multiplie les pressions auprès du gouvernement conservateur afin qu’il sursoie à l’application du règlement instaurant une nouvelle définition d’emploi convenable aux fins d’admissibilité au programme d’assurance-emploi. Elle demande au gouvernement de tenir de véritables consultations sur les impacts qu’auront ces changements sur les régions et leur économie.
« Le gouvernement conservateur doit se montrer plus sensible aux difficultés vécues dans les régions ressources telles que la Gaspésie. Les nouvelles modalités mises en place ont des impacts dramatiques, car elles entraînent l’exil de travailleurs et de travailleuses et privent ainsi les régions d’une expertise essentielle », rappelle Louise Chabot.
Réalités gaspésiennes dans le secteur de la santé
« L’entêtement du gouvernement du Québec d’atteindre le déficit zéro se traduit par des réductions budgétaires indues dans le secteur de la santé de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Pour les établissements de santé, en Gaspésie seulement, cette décision représente 6 millions $ à récupérer dans les budgets. Cette somme importante s’ajoute à celles déjà exigées dans les plans de redressement des établissements déficitaires. Ainsi, les services d’urgence de nuit pourraient devoir fermer dans plusieurs CLSC. Dans une région comme la nôtre, la fermeture d’un point de services représente un grand danger pour la population, car les distances sont très grandes. Un réinvestissement dans les services publics et de santé est essentiel pour la Gaspésie » déclare Micheline Barriault, présidente SIIIEQ.
L’éducation
Au Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est du Québec (STEEQ-CSQ), les coupures incessantes en éducation ont de quoi inquiéter sérieusement les 2 300 membres enseignants et du soutien scolaire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qu’il représente.
« Le message envoyé par le gouvernement québécois, c’est que l’éducation n’est pas une priorité. Quand il demande au personnel de l’éducation d’en faire plus avec moins, tout en le rendant imputable de la réussite des élèves, il dévalorise le travail des enseignants, du soutien scolaire et des collègues professionnels. C’est plus que d’une tape dans le dos dont nous avons besoin afin que nos membres retrouvent leur fierté d’exercer leur profession. Il faut impérativement que le gouvernement fasse de l’éducation une priorité. Pour les membres que nous représentons, la limite de pouvoir faire mieux avec moins est atteinte. Ce que nous demandons, c’est plus de moyens, pas plus de contraintes ! », dénonce Geneviève Roussy, présidente du STEEQ-CSQ.
« De plus, les conditions de travail sont difficiles pour les professionnels de commissions scolaires. Le territoire est grand et leur nombre est toujours insuffisant. Il faut leur donner de meilleures conditions de travail parce qu’on pourrait les perdre au profit des grands centres ; ce sont nos jeunes qui paient pour ça, ils sont notre avenir à tous », ajoute Steeve Loisel, président  du Syndicat des professionnelles et professionnels de commissions scolaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (SPPGIM-CSQ). « L’éducation est un droit, non un privilège. Veillons-y ! » renchérit M. Luc Méthot, président du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé (SPECGIG-CSQ).
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications. Dans la région Gaspésie – Iles-de-la-Madeleine, elle représente plus de 4 000 personnes.