Diversité
Soutien et inclusion des personnes LGBTQ+ au travail : le rôle des organisations syndicales
21 mai 2024
Malgré d’importantes avancées, les personnes LGBTQ+ sont encore aujourd’hui victimes de discrimination au travail. Les organisations syndicales ont pourtant un fort pouvoir d’agir sur les enjeux de la diversité et l’inclusion. C’est ce qui ressort d’une récente conférence tenue sur le sujet le 17 mai dernier, Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.
Cette rencontre fut l’occasion pour les panélistes de partager leur vécu et leurs expériences avec l’ensemble des personnes participantes. Freya Dogger, professeure de philosophie au Cégep de Victoriaville, Anne-Valérie Savage, ergothérapeute et responsable SST au Centre de services scolaire des Trois-Lacs, et Bruno Roy, enseignant à Longueuil ont pu, au fil des échanges, mettre en lumière les défis et les stratégies à adopter pour créer des environnements de travail inclusifs et sécuritaires.
Le rôle des organisations syndicales
Les organisations syndicales jouent un rôle fondamental dans la défense des droits des travailleurs, y compris des personnes LGBTQ+. Cela inclut la lutte contre le harcèlement et l’intimidation, qui sont malheureusement encore trop présents.
Les syndicats peuvent également anticiper les besoins des personnes LGBTQ+ et être proactifs dans la mise en place de mesures inclusives afin de favoriser leur implication et d’assurer une meilleure représentation de tous les membres. Attention, il est essentiel de ne pas obliger les personnes à « sortir du placard », mais plutôt de créer un environnement où chacun se sent en sécurité d’être soi-même.
Stratégies d’inclusion
L’inclusivité passe par des actions tant concrètes que symboliques. Par exemple, afficher les pronoms dans les signatures courriel est un geste simple mais significatif qui démontre l’engagement d’une organisation envers l’inclusion. De plus, s’efforcer dans l’ensemble de nos pratiques de ne pas présumer du genre ou de l’orientation sexuelle des individus, sécurise et évite les malaises. Il s’agit de respecter le choix des personnes quant à leur expression de genre et de reconnaître que chaque individu a un niveau de confort différent.
Formation et sensibilisation
L’éducation est un pilier essentiel pour lutter contre la méconnaissance et les préjugés. Par exemple, les membres du conseil exécutif et du conseil d’administration de l’AREQ-CSQ ont reçu des formations de la Fondation Émergence pour sensibiliser leurs membres à la diversité sexuelle et à l’identité de genre. Une bonne compréhension de la transidentité et des enjeux spécifiques aux personnes trans et des autres personnes LGBTQ+ est nécessaire pour créer un environnement de travail véritablement inclusif.
Pratiques et politiques inclusives
Les pratiques organisationnelles doivent être revisitées pour s’assurer qu’elles ne sont pas discriminatoires. Il est recommandé par les panélistes de consulter directement les personnes concernées lors de la mise en place d’aménagements spécifiques, comme les toilettes non genrées. En adoptant un langage neutre et en évitant de poser des questions intrusives sur le genre, les organisations créent un climat de respect et d’acceptation. Tout comme la révision de nos formulaires, de nos statuts et de notre vocabulaire institutionnel pour les rendre épicènes.
Enjeux de représentation et d’intersectionnalité
Les syndicats ont le devoir de représenter tous leurs membres, incluant celles et ceux issus des communautés LGBTQ+. Cette représentation doit tenir compte de l’intersectionnalité, c’est ‑à ‑dire des diverses facettes de l’identité qui peuvent interagir et créer des expériences uniques de discrimination ou de privilège. Il est crucial de bâtir des solidarités et de créer un climat où l’expression des préjugés devient socialement inacceptable.
Modèles de rôle et influence
Le rayonnement positif des syndicats peut se manifester en proposant des modèles d’inclusion et de respect, et ainsi influencer largement la société et les milieux de travail.
En tant qu’acteurs clés de la défense des droits des travailleuses et des travailleurs, les organisations syndicales doivent continuer à évoluer et à adopter des pratiques inclusives. En promouvant l’éducation et en adoptant des pratiques et politiques inclusives, nous pouvons jouer un rôle central dans la création d’environnements de travail sûrs et accueillants pour toutes les personnes, peu importe leur identité de genre ou leur orientation sexuelle.