Montréal, le 1er juin 2022. – Les organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) dénoncent vigoureusement la décision du gouvernement du Québec d’obliger les travailleurs et les travailleuses à piger dans leur banque de congés personnels lorsqu’ils et elles sont contraint·e·s de s’isoler parce qu’un·e de leur proche a contracté la COVID-19. Comme la pandémie se poursuit, ces banques se vident rapidement et plusieurs personnes se retrouvent sans revenu! À quelques heures de l’adoption du projet de loi no 28, Loi visant à mettre fin à l’état d’urgence sanitaire et prévoyant le maintien temporaire de certaines mesures nécessaires pour protéger la santé de la population – qui brimera encore les droits des syndiqué·e·s du réseau – les porte-paroles de l’APTS, de la FIQ, de la FP-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FSSS-CSN, du SCFP-FTQ, du SPGQ et du SQEES demandent au gouvernement Legault de revenir sur sa décision.
« Est-ce que le gouvernement peut arrêter de s’acharner sur ceux et celles qui ont tenu, et qui tiennent encore, le réseau à bout de bras? Est-ce que le gouvernement peut montrer un minimum de reconnaissance envers ceux et celles qui ont dû – et se retrouvent encore à – travailler dans des conditions inacceptables et croulent sous la charge de travail? Est-ce que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a du cœur? », se demandent les représentant·e·s des quelque 270 000 salarié·e·s, dont plusieurs ont contracté la COVID-19 pendant qu’ils et elles procuraient des services vitaux à la population.
En effet, selon les règles applicables édictées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), une personne salariée en contact étroit avec un cas positif à la COVID-19 – mais dont le test est négatif – est obligée de s’isoler. Elle doit alors piger dans ses banques de congés maladie ou personnels pour continuer à recevoir son salaire. C’est la même chose pour une personne positive mais asymptomatique, qui ne répond pas non plus à la définition d’invalidité et se trouve donc exclue d’office des prestations d’assurance salaire ainsi que de la CNESST. Si les banques sont épuisées, la personne tombe en congé sans solde et subit une perte de salaire. Or, même si cela fait plus de 5 mois que les banques ont été renflouées, beaucoup ont déjà dû y recourir pour d’autres urgences, amenuisant d’autant plus leur marge de manœuvre devant l’intransigeance du gouvernement.
« Après plus de 2 ans de lutte contre le virus, au péril de leur santé, il est inadmissible que l’on fasse payer les salarié·e·s du RSSS qui s’isolent afin de protéger les citoyen·ne·s les plus vulnérables de notre société. Le gouvernement doit trouver une voie de passage et nous sommes prêt·e·s à nous asseoir avec lui pour l’identifier », ont poursuivi les porte-paroles syndicaux·ales.
Hausse du prix de l’essence
Et un nouveau problème vient s’ajouter pour ceux et celles qui ont bravé vents et marées afin d’offrir soins et services à la population. Dernièrement, le gouvernement a refusé d’ajuster à leur valeur réelle les montants compensatoires pour les frais d’utilisation des véhicules personnels dans le cadre du travail, ignorant sciemment la hausse de prix du carburant. Les syndicats ont aussi reçu un « non » catégorique à leur demande de versement d’un montant compensatoire afin de corriger les défaillances de la formule de calcul utilisée par le MSSS.
« Présentement, la personne salariée doit payer de sa poche pour offrir des soins et des services à domicile ou pour rencontrer des familles suivies par la DPJ. Non seulement le gouvernement l’appauvrit tous les jours où elle se déplace pour travailler, mais, en plus, il lui siphonne de l’argent à travers les taxes sur l’essence. Si le gouvernement peut s’entendre avec les camionneur·euse·s, pourquoi ne le fait-il pas avec les salarié·e·s du RSSS? Ce qui est bon pour minou est bon pour pitou », ont conclu les porte-paroles.