Montréal, le 13 décembre 2017. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) considère qu’une modification des règles de financement des cégeps qui ne s’accompagne pas d’une injection de ressources financières suffisantes constituerait un simple brassage improductif des ressources entre les établissements.
Telle est la position exprimée par la CSQ et ses fédérations collégiales, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), dans leur avis présenté au comité d’expertes et d’experts sur l’actualisation du modèle d’allocation des ressources dans les cégeps.
Des compressions qui ont fait mal
D’entrée de jeu, le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin, souligne que les compressions des dernières années ont eu des impacts négatifs importants pour les étudiantes et étudiants et le personnel du réseau collégial : « Ce sous-financement a limité l’accès à une offre adéquate de services pour une éducation de qualité, en plus d’accroître la précarité du personnel enseignant, professionnel et de soutien. De plus, ces compressions ont mis en évidence les défauts et les faiblesses du régime budgétaire et de financement actuel », explique le vice-président de la CSQ.
Dans ce contexte, la présidente de la FPSES-CSQ, Anne Dionne, soutient que le premier geste à poser est de rétablir sans tarder un financement suffisant : « Dès l’année prochaine, le gouvernement doit absolument reculer sur ses compressions qui ont fait un tort colossal à nos établissements. En fait, c’est un minimum de 46 millions de dollars par année qui doit être réinjecté dès maintenant, juste pour réparer les pots cassés et retrouver le niveau de financement équivalent à ce qui avait cours avant les compressions récentes », rappelle-t-elle.
Des choix difficiles
D’autre part, la CSQ déplore que ces compressions aient conduit les directions d’établissement à faire des choix difficiles. « Ce sont particulièrement le personnel professionnel et le personnel de soutien qui ont subi les contrecoups de l’obligation de boucler le budget. Il faudrait s’assurer que les règles budgétaires protègent ces catégories de personnel en instaurant des niveaux de services et d’effectifs minimum selon l’achalandage des cégeps. Ce qui veut dire que le personnel de soutien et le personnel professionnel devraient être en nombre suffisant pour assurer que les étudiantes, étudiants et la population en général profitent de cégeps dotés d’expertises variées et ancrées dans leur communauté », plaide Suzanne Tousignant, présidente de la FPPC-CSQ. Le régime budgétaire et de financement doit donc établir de manière plus transparente et avec une plus grande stabilité le partage des ressources entre les différentes catégories d’emploi.
Défis majeurs à relever
Par ailleurs, la CSQ et ses affiliés s’inquiètent du fait que les règles de financement, les compressions et l’évolution démographique récente aient fait peser des défis majeurs sur les cégeps de région et de petite taille. « Le nouveau régime devrait donc être adapté afin que l’on s’assure que nos cégeps de région et de petite taille puissent continuer à garantir l’accès à l’enseignement supérieur, préuniversitaire ou technique, sur l’ensemble du territoire et à offrir aux collectivités régionales des pôles de développement éducatif, culturel, économique et social », ajoute la présidente de la FEC-CSQ, Lucie Piché.
Des règles de financement adaptées
« Pour garantir une offre de programmes diversifiée partout au Québec et s’assurer que les petits cégeps de région demeurent attractifs, les règles entourant le soutien au programme de petites cohortes et les autres programmes de développement des inscriptions doivent être améliorées. Rappelons cependant que ces programmes doivent être développés selon une vision réseau qui permettra de renforcer l’esprit de collaboration entre les collèges plutôt que d’accentuer la compétition. Notre mémoire met de l’avant plus d’une vingtaine de pistes de solutions qui vont dans ce sens », conclut Lucie Piché.
Pour consulter l’avis.