Enjeux sociopolitiques

Rentrée parlementaire : ce qu’il faut surveiller cet automne

10 septembre 2024

Sur la scène politique, de nombreux événements sont venus teinter la fin de l’été, dont la démission du ministre Pierre Fitzgibbon, qui engendrera une élection partielle dans la circonscription de Terrebonne, et a entraîné la nomination de la nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette. Alors que les parlementaires reprennent leurs travaux à l’Assemblée nationale cette semaine, plusieurs projets de loi et dossiers d’importance sont à surveiller au cours des prochains mois. Tour d’horizon.

Par Marie-Eve Imonti, conseillère CSQ

La rentrée parlementaire débutera par l’étude du projet de loi no 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) sera de passage en commission parlementaire le 18 septembre prochain pour faire connaître ses positions sur cet enjeu central pour notre société.

Toujours du côté de l’Assemblée nationale, une consultation publique sur l’utilisation des écrans sera également au menu. La Centrale y participera et fera connaître sa position sur ce dossier. Les enjeux qui en découlent débordent largement des murs des établissements scolaires, des cégeps et des universités, et leurs répercussions sont très concrètes. Selon la CSQ, l’utilisation des écrans constitue une question de santé publique.

Au cours de l’automne, la Centrale surveillera aussi le projet de loi qui modifie le Code des professions ainsi que celui visant à réduire la charge administrative des médecins.

Des négos d’importance se poursuivent

La CSQ entend profiter de l’automne pour interpeller les parlementaires sur l’importance de régler les négociations en cours, notamment celles du secteur public qui ne sont pas terminées. Le personnel de l’éducation membre de la CSQ qui travaille pour les commissions scolaires crie et Kativik doit obtenir des conditions à la hauteur du travail exceptionnel qu’il accomplit chaque jour.

En petite enfance, tant du côté des CPE que des milieux familiaux, les négociations prennent une nouvelle tangente. La mobilisation s’apprête à augmenter d’un cran cet automne, car l’éducation, ça commence par le développement des tout-petits.

La vétusté des établissements, un dossier à surveiller

Du côté de l’enseignement supérieur, le plafonnement des dépenses imposé par la ministre Pascale Déry en lien avec le Plan québécois des infrastructures (PQI) entraînera certainement des répercussions directes sur les étudiantes et étudiants et le quotidien des membres de la CSQ.

La Centrale suivra ce dossier de près et n’hésitera pas à rappeler au gouvernement que l’entretien de nos infrastructures est primordial, tant dans un contexte de pénurie de personnel que de hausse de fréquentation étudiante dans les cégeps. Le sujet a d’ailleurs été abordé lors de la conférence de presse de la rentrée du réseau collégial. Le rapport de la vérificatrice générale du printemps dernier est sans équivoque : 65 % des bâtiments du réseau sont en mauvais état. Nos cégeps manquent d’amour, ce n’est certainement pas le bon chemin pour renverser la tendance.

Sur la scène fédérale

Du côté de la Chambre des communes, les parlementaires se remettront au travail le 16 septembre, au même moment où deux élections partielles fédérales auront lieu, notamment dans la circonscription de LaSalle-Émard-Verdun.

L’atmosphère risque d’être particulière à Ottawa, maintenant que le gouvernement minoritaire libéral ne peut plus compter sur l’appui systématique des députés du Nouveau Parti démocratique (NPD). Rappelons que le projet de loi sur l’assurance médicaments universelle a été adopté dans le cadre de cet accord qui liait les deux partis. Un énoncé économique prévu à la fin novembre et le budget du printemps seront deux moments charnières où les partis d’opposition pourraient faire tomber le gouvernement Trudeau avec un vote de confiance.

À tous les paliers de gouvernement, la CSQ s’assurera de faire raisonner les orientations adoptées par le Congrès général en juin dernier.