Montréal, le 30 novembre 2017. – Malgré une légère amélioration, le retard de la rémunération des salarié-es du secteur public demeure bien réel, constatent les centrales syndicales, à la lumière des résultats de l’enquête annuelle de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée ce matin.
Alors que le retard de la rémunération globale – incluant le régime de retraite et autres avantages sociaux – qu’accusent les employé-es de l’État par rapport aux autres salariés québécois était de 9,3 % l’an dernier, cet écart se situe aujourd’hui à 8,6 %, observe l’ISQ.
« Si les libéraux avaient fait d’autres choix budgétaires que de couper dans tous les réseaux publics, d’en mettre plein les poches aux médecins et de distribuer des bonbons électoraux, ce retard salarial aurait pu être réglé depuis longtemps, constate le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Malgré les surplus budgétaires annoncés récemment par le ministre Leitao, le gouvernement choisit délibérément de maintenir la rémunération de ses propres employé-es en deçà de la moyenne québécoise. »
Pour la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, ce retard salarial contribue à la rareté et aux pénuries croissantes de main-d’œuvre dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de la fonction publique. « Non seulement le gouvernement coupe de nombreuses ressources, ce qui augmente la charge de travail des salarié-es du secteur public, mais il refuse en plus de les rémunérer équitablement par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois. Cela n’encourage pas la relève à faire carrière dans le secteur public. Qui assumera l’éducation de nos enfants, qui prendra en charge les soins de santé pour nos concitoyens plus vulnérables s’il demeure désavantageux de travailler dans nos réseaux publics? »
« Lors de sa mise à jour économique, Carlos Leitao reconnaissait que les augmentations salariales accrues dans le secteur privé, l’an dernier et au cours des années à venir, ont un effet bénéfique sur la croissance économique et les revenus de l’État, souligne Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Il serait temps que le gouvernement, le plus gros employeur du Québec, commence par donner l’exemple avec ses propres salariés! »