Éducation

Réforme Drainville : en a-t-on vraiment besoin?

19 septembre 2023

Poser la question, c’est un peu y répondre, selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire. Dans une lettre ouverte publiée la fin de semaine dernière, elles rappellent que la réforme Drainville ne répond pas aux besoins ni aux enjeux réels sur le terrain.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

« Les problèmes d’attraction et de rétention du personnel, que ce soit du personnel enseignant, professionnel ou de soutien, sont majeurs et ne sont pas sans conséquence pour les élèves. Cela devrait être une priorité absolue du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville », affirment la leadeuse et les leaders syndicaux1 dans la lettre publiée dans le Journal de Montréal.

> Lisez la lettre La réforme Drainville, en a-t-on vraiment besoin?

« Au lieu de cela, nos élus s’apprêtent à entamer l’étude détaillée du projet de loi no 23 visant, entre autres, à augmenter à outrance les pouvoirs du ministre, à renforcer la gestion axée sur les résultats et à créer une nouvelle structure, un Institut national d’excellence en éducation, dont le modèle est loin de faire consensus », ajoutent les signataires.

Ils rappellent que le dépôt du projet de loi s’est fait sans consultation préalable, prenant ainsi par surprise les acteurs du milieu et ratant également une belle occasion de créer des liens, pourtant essentiels, avec le réseau.

« De fait, rassembler les divers partenaires concernés par la réussite des élèves pour enrichir la réflexion est l’une des bases du système d’éducation québécois. Or, nous apprenions, la semaine dernière, que le ministre a choisi de faire tout le contraire. Ainsi, M. Drainville a plutôt décidé de laisser aux mains de quelques experts, réunis au sein d’un comité confidentiel, le soin d’orienter les bases de la réforme. »

De réels défis à attaquer

La CSQ et ses fédérations sont d’avis que « l’occasion est belle pour le ministre de l’Éducation de faire un pas de côté et de mettre sur la glace sa réforme périphérique ».

Elles invitent d’ailleurs Bernard Drainville à se concentrer à améliorer concrètement les choses en s’attaquant aux réels défis auxquels fait face le réseau : le soutien aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, à la composition de la classe et aux inégalités scolaires.

« Nul doute que la CSQ et ses fédérations du réseau scolaire seraient parties prenantes d’un tel exercice de recherche de solutions concrètes. »

Un épisode du balado consacré au projet de loi no 23

Le président de la CSQ, Éric Gingras, et ses invités consacreront le premier épisode de la deuxième saison du balado Prendre les devants au projet de loi en éducation. Restez à l’affût. La diffusion en direct de l’épisode aura lieu le 26 septembre 2023, à 19 heures.

 

1 La lettre ouverte est signée par le président de la CSQ, Éric Gingras, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, le président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Jacques Landry, ainsi que le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ), Stéphane Lapointe.