Montréal, le 4 juin 2020. – La Centrale de syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire réagissent positivement à la décision du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, de ne pas imposer des camps pédagogiques aux établissements scolaires et de s’en remettre aux centres de services scolaires.
« Ce nouveau coup de volant du ministre, quelques heures à peine après l’annonce de la création de “camps pédagogiques”, témoigne de l’improvisation totale dans laquelle le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a plongé les centaines de milliers d’élèves, de parents et de membres du personnel scolaire. Entre l’improvisation imposée mur à mur et la flexibilité, le ministre a pris la bonne décision puisque ça ne passait pas du tout sur le terrain. Avec à peine trois journées ouvrables d’avis, il aurait fallu multiplier les efforts dans des temps records pour que l’improvisation du ministre Jean-François Roberge ne transparaisse pas sur le terrain. Je termine en rassurant le ministre : nous serons toujours disposés à nous asseoir avec lui pour trouver les meilleures solutions possibles pour venir en aide aux élèves les plus vulnérables. C’est le fondement de notre métier », explique Sonia Ethier, présidente de la CSQ.
Présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini tend la main au ministre pour poursuivre la discussion sur les scénarios pour la prochaine rentrée en priorisant les élèves les plus vulnérables : « Il aura fallu une levée de boucliers des partenaires pour qu’encore une fois, deux jours plus tard, les directives changent. Cette fois, par contre, on peut saluer ce changement, en espérant que cela nous permette de trouver ensemble les solutions nécessaires pour les élèves en difficulté dont il faudra prendre grand soin à la rentrée, nous en convenons tous », a-t-elle fait savoir.
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) commence à en avoir assez et attend encore des réponses concernant les établissements scolaires qui prendront la décision d’ouvrir leurs portes, à seulement quelques heures ouvrables de l’ouverture. « Les détails sur les objectifs de l’opération arrivaient encore au compte-gouttes et par le biais d’entrevues publiques données par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge. Le ministre recule, tant mieux! Mais ça ne règle pas les problèmes logistiques de fond pour les établissements qui ouvriront leurs portes. Ça devient extrêmement irritant de toujours apprendre ce qui sera mis en œuvre dans le réseau scolaire quelques jours seulement avant le début. Surtout que nous devons sans cesse courir après les réponses à nos questions. Et on parle ici de questions de base pour assurer un minimum de fonctionnement! Par exemple, on ne sait même pas où les enfants iront dîner. Ou encore comment se rendront-ils à l’école? Comment les locaux devront-ils être aménagés? Beaucoup de questions demeurent sans réponses du ministre », explique Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.
Finalement, le président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Jacques Landry, déplore que la priorité n’ait pas été consentie aux élèves en difficulté dès le début de la crise. « On aurait dû, dès le départ, prioriser ces élèves, qui doivent être constamment guidés, appuyés, encouragés et encadrés. Après son recul, le ministre devra se ressaisir et j’espère que les ressources seront en nombre suffisant pour les camps pédagogiques mis en place, mais aussi à la rentrée pour des services de support et d’aide réels et efficients. Les élèves en auront bien besoin et nos membres seront importants, plus que jamais », mentionne le président.