Montréal, le 10 décembre 2020. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) qualifient de véritable film d’horreur le rapport d’étape rendu public aujourd’hui par le Protecteur du citoyen au sujet de la COVID-19 dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) durant la première vague de la pandémie et pressent le gouvernement Legault de donner un sérieux coup de barre pour éviter qu’un tel scénario se reproduise.
La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, ajoute qu’aussi horrible qu’ait été la situation vécue dans plusieurs CHSLD du Québec au printemps, elle était prévisible puisque tous les gouvernements qui se sont succédé à Québec, depuis 25 ans, ont contribué à écrire le scénario.
« Tous ces gouvernements, peu importe leur appartenance politique, ont poursuivi une gestion comptable de nos services publics, notamment en santé et services sociaux, sans tenir compte des effets de leurs décisions dans la vie réelle des individus touchés, le personnel et la population. Le manque de personnel et d’équipements dans les CHSLD et dans nos établissements de santé n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat direct de la gestion à courte vue et irresponsable suivie à Québec depuis 25 ans et maintenue par le gouvernement actuel », dénonce la présidente de la CSQ.
Une opération de démolition qui doit cesser
Cette dernière espère que le premier ministre François Legault et les membres de son gouvernement prendront le temps de lire attentivement le rapport du Protecteur du citoyen et qu’ils en tireront les conclusions qui s’imposent.
« Nous dénonçons depuis des décennies le sous-investissement chronique qui met en péril la survie de nos services publics et cela n’empêche pas les gouvernements de poursuivre leur opération de démolition. Depuis tout ce temps, des travailleuses et des travailleurs ont sonné l’alarme à plusieurs reprises pour prévenir qu’un drame se préparait si les coupes et compressions continuaient. Mais nos gouvernements ont préféré se boucher les oreilles et ne pas écouter le personnel, comme on continue à le faire maintenant », déplore la présidente de la CSQ.
Les solutions du personnel ignorées
De son côté, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, rappelle qu’il y a quelques jours encore, la CSQ et FSQ-CSQ ont adressé au premier ministre et au ministre de la Santé et des Services sociaux une liste de dix engagements à prendre pour améliorer la santé et la sécurité du personnel et de la population dans les établissements de santé, mais ils n’ont même pas daigné répondre.
« Messieurs Legault et Dubé adoptent la même attitude de fermeture que leurs prédécesseurs lorsqu’ils sont interpellés par les représentantes et représentants des travailleuses et des travailleurs de la santé. En refusant obstinément d’entendre le personnel, le gouvernement se prive de l’expertise la plus riche qui soit, celle des gens qui sont directement sur le terrain. Ce sont aussi ces travailleuses et travailleurs qu’on oblige, bien malgré eux, à jouer dans un film d’horreur dont ils n’ont pas rédigé le scénario », dénonce Claire Montour.
Urgence d’agir
Sonia Ethier et Claire Montour terminent en rappelant au premier ministre et à son gouvernement qu’il y a maintenant urgence d’agir et qu’ils doivent réinvestir de façon significative dans les services publics pour commencer dès maintenant à corriger les sérieux dommages causés par les mauvaises décisions du passé.
« Gérer dans l’urgence, et à la pièce, une crise sanitaire d’une telle envergure n’est plus une option. La pandémie mondiale de la COVID-19 a mis en lumière l’importance de nos services publics et de la prévention en matière de santé publique, notamment l’urgence de prendre soin des personnes les plus vulnérables de notre société et du personnel. Elle nous a démontré également que l’État a un rôle majeur à jouer pour assurer la santé et la sécurité de la population. Car, malheureusement, des crises climatiques et sanitaires, il y en aura bien d’autres », concluent les présidentes.