Action féministe, Société

Que vaut la vie des femmes?

4 décembre 2024

L’année 2024 n’est pas encore terminée que déjà 20 femmes ont perdu la vie aux mains de leur conjoint ou ex-conjoint. « Ce bilan alarmant est une sirène qui sonne pour la mise en place d’actions concrètes et efficaces, notamment pour protéger les victimes de la précarité salariale », affirment les représentantes et représentants de l’Intersyndicale des femmes, qui regroupe les grandes organisations syndicales, dont la CSQ.

Dans une lettre ouverte intitulée Que vaut la vie des femmes? publiée le 30 novembre dernier dans le Journal de Montréal, les signataires réclament que les victimes de violence conjugale puissent bénéficier jusqu’à 10 jours d’absence rémunérés, « mais le gouvernement du Québec trouve encore des excuses pour maintenir le statu quo ».

Alors que le gouvernement fédéral accorde 10 jours de congé aux personnes salariées de la fonction publique victimes de violence familiale depuis 2019, la Loi sur les normes du travail (LNT) au Québec n’accorde que deux jours de congé payés pour différents motifs (maladie, responsabilité familiale). « C’est à l’évidence insuffisant pour offrir aux victimes (et à leurs enfants!) le temps requis pour aller chercher l’aide nécessaire, écrivent les signataires de la lettre. Pourquoi le Québec, pourtant reconnu pour son avant-gardisme en matière de politiques sociales, tarde-t-il à emboîter le pas? »

Une mauvaise excuse

L’argument voulant que cette mesure serait trop coûteuse pour les employeurs du Québec, et utilisée plus tôt cette année par le gouvernement pour rejeter un amendement visant à inclure ces congés payés dans la LNT, fait sourciller l’Intersyndicale des femmes. « Si, comme le prétendent les élus caquistes, l’écosystème législatif québécois protège si bien les victimes, il ne devrait pas y avoir lieu de s’inquiéter des coûts supplémentaires! »

« La réalité, comme l’indique le nombre de féminicides, de maisons d’hébergement au maximum de leur capacité et d’appels à l’aide, est hélas qu’il y a loin de la coupe aux lèvres pour contrer la violence conjugale au Québec. Notre gouvernement aurait-il alors l’odieux de faire passer des intérêts économiques avant la vie des femmes? », s’interrogent les signataires.

Lisez l’intégrale de la lettre ouverte sur le site du Journal de Montréal.