Québec, le 23 septembre 2020. – À une semaine de l’échéance des primes du secteur public, fixée au 30 septembre, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations concernées (Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)) interpellent la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, quant à l’urgence de maintenir, et même de bonifier, ces montants essentiels pour l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans des secteurs clés.
La CSQ et ses fédérations ont tenu un rassemblement aux portes du Conseil du trésor sous le message « Ma prime, j’y tiens! » en vue de l’échéance de ces primes prévue pour le 30 septembre. Destinées à favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans certains postes clés du secteur public, comme les ouvriers spécialisés, les psychologues et certaines catégories de personnel en CHSLD et travaillant avec une clientèle ayant des troubles graves du comportement, ces primes ont été renouvelées en mars dernier par le gouvernement du Québec pour une période de six mois seulement. À l’heure actuelle, la CSQ n’a aucune garantie à savoir si les primes qui ont été prolongées jusqu’au 30 septembre seront maintenues par le gouvernement.
Pour illustrer les conséquences d’un arrêt des primes sur l’attraction et la rétention du personnel, la CSQ procédera à la publication d’offres d’emplois caricaturales invitant la population à joindre le secteur public dans l’objectif de « Travailler plus, pour moins! ». Dans le contexte de la crise sanitaire qui perdure depuis mars dernier, la présidente de la Centrale, Sonia Ethier, demande au gouvernement d’arrêter de jouer au yoyo avec le salaire des travailleuses et des travailleurs du secteur public. « Après avoir lui-même reconnu le besoin de maintenir ces primes afin de retenir et d’attirer le personnel, le Conseil du trésor formule de nouvelles conditions à leur maintien. Ça fait deux fois en six mois que l’équipe de négociations du Conseil du trésor, en pleine pandémie mondiale, brandit les primes comme un vulgaire hochet dans la négociation du secteur public en éducation, en santé et en enseignement supérieur! Plutôt que d’essayer de jouer au yoyo avec le salaire du monde, alors que la deuxième vague de la COVID-19 commence, le gouvernement a la responsabilité minimale d’assurer une stabilité financière pour chacune et chacun. La pandémie pousse déjà les gens à bout, ajouter une couche en coupant dans le traitement de ces derniers aurait des effets catastrophiques », lance-t-elle.
Les présidences des fédérations soulignent, quant à elles, l’importante pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement dans les écoles, les collèges, les établissements d’enseignement supérieur et les établissements de la santé comme une raison de bonifier les primes actuellement en vigueur. « La pénurie de main-d’œuvre à laquelle nous sommes confrontés chaque jour a des effets pernicieux et contribue à maintenir des conditions de travail difficiles. Pour briser ce cercle vicieux, le gouvernement a le devoir de donner dès maintenant un coup de barre pour valoriser ses travailleuses et ses travailleurs. La crise vécue dans les CHSLD n’a-t-elle pas été suffisante pour démontrer les graves conséquences d’un sous-investissement dans les conditions de travail? Qu’est-ce que le gouvernement attend pour amorcer dès maintenant la relance économique en investissant en santé, en éducation et en enseignement supérieur? », questionnent les représentantes et les représentants des fédérations.