Montréal, le 21 août 2018. – La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), l’Union étudiante du Québec (UEQ), la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), représentant collectivement 1,3 million de Québécois, demandent aux différents partis politiques de s’engager à lutter contre la précarité étudiante.
Les compressions budgétaires des dernières années ont contribué à affaiblir les services aux étudiants. En effet, ces services sont souvent inefficaces, car les cégeps et les universités n’ont pas les ressources nécessaires pour les améliorer. Pour les cinq organisations, il est primordial que les partis politiques s’engagent fermement en faveur d’un réinvestissement en enseignement supérieur. Ainsi, la FECQ et l’UEQ entameront rapidement une campagne de mobilisation sur les campus pour s’assurer que les étudiants prennent leur place dans l’échiquier politique.
Conditions de stage
Au Québec, les conditions de stage ne sont encadrées par aucune loi. Ainsi, les étudiants doivent souvent débourser des sommes personnelles pour effectuer leurs stages, sans que leurs conditions de travail soient encadrées. En effet, le travail est souvent bénévole, bien que les stages occasionnent régulièrement des dépenses supplémentaires.
Il est nécessaire que les partis politiques se positionnent pour la tenue d’un sommet sur la précarité qui découle des stages. Au cours de ce sommet, les différents acteurs du milieu de l’enseignement supérieur pourront évaluer toutes les options possibles pour diminuer les impacts financiers d’un stage, comme la compensation financière de ceux-ci.
Santé psychologique
Depuis quelques années, les cas de troubles psychologiques se multiplient sur les campus collégiaux et universitaires. À titre d’exemple, une étude produite par la FECQ et la Fédération des cégeps révèle qu’un étudiant sur deux subit de l’anxiété durant sa première année de cégep. En outre, l’étude produite en 2015 par la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) nous montre que la situation n’est pas nécessairement mieux au niveau universitaire.
Dans ce contexte, nous demandons un plan de sensibilisation solide afin de démocratiser les enjeux de santé mentale sur les campus. Le prochain gouvernement devra s’attaquer rapidement à ce problème.
Citations
« Pour la première fois de l’histoire, notre génération représente le tiers de l’électorat. À partir de maintenant, les partis politiques n’ont plus le choix de nous écouter. Nos priorités sont claires, la balle est maintenant dans le camp des partis », a déclaré Fred-William Mireault, président de la FECQ.
« La population étudiante est claire : il faut compenser financièrement les stages, bonifier les services et se doter d’une stratégie en matière de santé psychologique. Les partis devront démontrer aux Québécoises et aux Québécois un réel engagement pour mettre fin à la précarité dans le milieu de l’enseignement supérieur », a affirmé Guillaume Lecorps, président de l’UEQ.
« Les mesures d’austérité ont coûté cher à la population. Cette politique de compressions budgétaires a eu des conséquences importantes sur l’éducation au Québec. Plutôt que de voir l’éducation comme une dépense budgétaire à couper, nous souhaitons que le prochain gouvernement considère l’éducation comme un investissement dans l’avenir collectif de la société québécoise », a affirmé Daniel Boyer, président de la FTQ.
« Les années de sous-financement et de compressions budgétaires ont détérioré plusieurs facettes de l’enseignement supérieur : les conditions de travail des professionnels, des enseignants et du personnel de soutien ne font pas exception. La charge de travail et l’incertitude face au financement du réseau ont eu pour effet de précariser les travailleuses et les travailleurs qui y œuvrent. Un investissement majeur est requis afin de lutter contre la précarité étudiante et celle qui touche les divers corps d’emploi », a plaidé pour sa part Véronique De Sève, vice- présidente de la CSN.
Pour Mario Beauchemin, vice-président de la CSQ, « le rattrapage budgétaire à saveur électoraliste des derniers mois n’a pas renversé les torts causés aux réseaux collégial et universitaire. Si l’enseignement supérieur est une priorité au Québec, comme le clame la majorité des partis politiques, ces derniers doivent s’engager dès aujourd’hui à mettre un terme à la précarité étudiante. Afin d’assurer une gamme complète de services et un soutien adapté aux réalités des populations étudiantes, les personnels du réseau de l’enseignement supérieur doivent pouvoir compter sur un financement à long terme, à la fois prévisible et structurant ».