Québec, le 29 janvier 2015. – Participant aux consultations particulières et auditions publiques sur les documents intitulés Vers une nouvelle politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a tenu à préciser aux membres de la Commission l’importance pour le Québec de se doter d’une politique d’immigration s’articulant autour de la pérennité du français. « Notre analyse est fondée sur l’importance cruciale du français comme langue d’intégration, d’inclusion et de cohésion sociale au Québec. D’ailleurs, notre vision et nos recommandations, émises dans notre mémoire, s’appuient sur cet élément essentiel », souligne Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Au-delà des bonnes intentions, le gouvernement agit de façon incohérente. « D’un côté, il souhaite régionaliser l’immigration, mais de l’autre il ferme les bureaux régionaux du ministère de l’Immigration. Il souhaite la pérennité du français, mais veut réduire les critères pour les exigences de connaissance du français pour les immigrants. Il faudrait qu’à un moment donné le gouvernement mette ses principes en action », lance Louise Chabot.
N’oublions pas le droit des femmes
Dans son cahier de consultation, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) ne fait aucune mention du fait que le Québec est une société attachée au principe de l’égalité entre les femmes et les hommes. Aussi, la CSQ considère primordial de porter une attention particulière à la situation des femmes immigrantes sous I’angle de l’analyse différenciée selon les sexes, car les statistiques démontrent que le taux de chômage des femmes immigrantes est beaucoup plus important que celui des hommes.
Le français, au cœur de la politique
Pour la CSQ, l’importance du français doit nécessairement continuer de se traduire dans la pondération accordée à la connaissance du français dans le processus de sélection des personnes immigrantes. En aucun cas celle-ci ne doit être vue comme un obstacle, tel que le laisse sous-entendre le document de consultation du ministère. En ce sens, la Centrale recommande d’organiser plus de cours de francisation qualifiante à des niveaux de compétence avancés, de renforcer les investissements en francisation et, finalement, d’étendre la Charte de la langue française aux entreprises de dix personnes employées.
Internationalisation de l’éducation
Le droit à l’éducation doit être respecté pour tous les enfants, incluant les sans-papiers. D’emblée, l’organisation syndicale tient à ce que la loi reconnaisse le droit de chaque enfant, quel que soit son statut migratoire, de recevoir une éducation publique gratuite, ce que le Québec ne reconnaît pas encore pour le moment.
Par ailleurs, la Centrale remarque que la présence d’étudiantes et étudiants étrangers constitue un facteur de dynamisme pour les réseaux de l’éducation et de la recherche au Québec. Le gouvernement est venu considérablement réduire l’attractivité des études supérieures au Québec pour les étudiantes et étudiants français en modifiant les termes de l’entente de réciprocité entre la France et le Québec. Ainsi, ces derniers verront leurs droits de scolarité tripler sous peu. Dans le contexte où cette mesure avantagerait d’autant plus l’attractivité pour des études en anglais, la CSQ est d’avis de maintenir, pour les étudiantes et étudiants français inscrits au sein d’une université francophone du Québec, les mêmes droits de scolarité que les étudiantes et étudiants québécois pour ainsi favoriser les études en français.
De plus, la CSQ souhaite que l’on aide les institutions d’enseignement supérieur francophones dans leur effort d’internationalisation en leur donnant une plus-value. Sa proposition est simple : rendre automatique l’octroi du Certificat de sélection aux étudiants étrangers diplômés des cégeps et universités francophones du Québec.
Ressources financières adéquates
En toute cohérence avec son projet de société inclusive, le gouvernement québécois devrait cesser le financement public des écoles privées confessionnelles, car elles ne favorisent pas le vivre-ensemble et l’intégration de ces enfants à la société québécoise. Le cas échéant, le personnel de ces écoles privées devrait être intégré au réseau public d’éducation.
En conclusion, la présidente de la CSQ considère que le gouvernement Couillard devrait accorder au MIDI les crédits nécessaires à la poursuite de ses objectifs en matière d’immigration et d’inclusion. Elle termine en expliquant que « dans un souci de cohérence et d’efficacité de l’intervention gouvernementale, nous croyons que d’autres ministères du gouvernement doivent aussi participer aux efforts d’inclusion et d’intégration pour faire du Québec une terre d’accueil saine et prospère ».
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Pour consulter le mémoire :
- Pour une politique d’immigration structurée autour de la pérennité du français