Action féministe

Pour une meilleure représentation des femmes

28 juin 2024

Le Programme d’accès à l’égalité syndicale (PAES), mis en place par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), est un levier essentiel pour favoriser la représentation et l’engagement des femmes au sein du mouvement syndical. Le 44e Congrès a été l’occasion de présenter le programme aux congressistes et d’en faire le bilan.

Par Marc Daoud, conseiller CSQ | Photo : Pascal Ratthé

Le PAES vise à éliminer les obstacles qui entravent la participation des femmes à la vie syndicale par la mise en place de procédures, de politiques, de règles et de méthodes de travail. L’objectif recherché : atteindre une représentation proportionnelle des femmes, soit 78,4 %, en particulier lors des instances, lieux où se prennent les décisions.

D’où vient le PAES?

Le PAES est né à la suite de trois enquêtes menées entre 1976 et 1994. Ces dernières avaient mis en évidence le manque de représentation des femmes au sein de la CSQ et la nécessité de mettre en place des mesures pour soutenir leur participation. Le PAES a donc été adopté en 1994.

Le bilan du programme présenté au Congrès de 1997 prédisait que, si la tendance se maintenait, la pleine équité entre les femmes et les hommes dans les instances de la Centrale serait atteinte en 2018. Cette prédiction ne s’est malheureusement pas réalisée, bien que la Centrale ait atteint la zone paritaire. Les statistiques démontrent que ces percées demeurent encore fragiles.

Malgré son adoption et sa mise en œuvre, la participation des femmes au conseil général de la CSQ ne correspond pas à l’augmentation de leur présence à la Centrale. Les données permettent cependant de constater que les efforts déployés ont empêché que ne se creuse l’écart.

Des défis à relever

Plusieurs constats ont été tirés des travaux réalisés au cours du triennat. D’abord, il existe encore une méconnaissance du PAES, et une meilleure sensibilisation apparaît nécessaire. Certaines mesures établies par le programme sont également difficiles à mettre en œuvre pour certains syndicats affiliés, comme la création d’un comité local d’action féministe.

Par ailleurs, des mythes persistent, principalement entourant les mesures de discrimination positive. Il est crucial de les déconstruire. Les femmes ont également besoin de formation et d’accompagnement pour surmonter le syndrome de l’imposteur.

Le besoin de mettre en place des outils pour encourager la participation des femmes et changer leur perception face au rôle syndical a aussi été soulevé. Le rythme effréné des responsabilités syndicales, combiné aux nouvelles technologies, rend difficile la participation à toutes les instances. Il est donc essentiel de valoriser ces responsabilités et de tenir compte des contraintes liées à la famille et au travail.

Et la suite?

Au cours du prochain triennat, des travaux permettront l’élaboration d’un plan de travail pour faire évoluer le PAES. Ce plan sera ensuite adopté par le conseil général.