Santé
Pour que l’accessibilité en santé ne soit pas qu’un poisson d’avril
1 avril 2025
Plusieurs centaines de manifestantes et manifestants provenant de groupes citoyens, communautaires et syndicaux, membres de la Coalition solidarité santé (CSS), ont manifesté des deux côtés du pont Jacques-Cartier, le 1er avril, afin de dénoncer les fausses promesses faites par le ministre Christian Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux.
Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la Coalition avenir Québec (CAQ), l’agence de gestion Santé Québec montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et à en assurer la pérennité, selon la CSS. La Coalition profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécoises et les Québécois quant à l’urgence d’agir.
« Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé. Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public », déplore Hugo Vaillancourt, président de la CSS.
Il ajoute que l’on constate « une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre? ».
« On ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif! »
« Au cœur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de “top-guns” qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher », enchaîne-t-il. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé. »
« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes, qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », ajoute le président de la Coalition.
La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services, ce qui est inacceptable, conclut la CSS.
La mobilisation en images
Voici des photos de la mobilisation montréalaise, à l’entrée du pont Jacques-Cartier.
(Photos: Félix Cauchy-Charest)