Montréal, le 20 octobre 2020. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se montre très critique à l’égard du plan de relance du gouvernement Legault, qui repose essentiellement sur le seul secteur de la construction et met de côté les femmes, qui constituent la moitié de la population, justement celle qui est la plus affectée par la pandémie et ses conséquences.
La CSQ rend publique sa position dans un mémoire déposé à l’occasion du début des consultations publiques portant sur le projet de loi no 66. Le plan de relance caquiste a le gros défaut, selon la centrale syndicale, de s’appuyer sur les projets d’infrastructures, c’est-à-dire le secteur de la construction, milieu à prédominance masculine.
Pour la CSQ, le gouvernement ne peut pas asseoir la relance économique sur la seule accélération de projets d’infrastructures. D’autres volets sont également très importants, dont des secteurs en grande difficulté tels que la restauration, l’hébergement, les loisirs et la culture. Des secteurs où travaillent principalement des femmes et des jeunes, les personnes les plus touchées par la crise.
Nécessité d’investir dans les services publics
Autre approche proposée par la CSQ pour inclure les femmes dans le plan de relance économique : investir dans les services publics, où elles sont majoritaires. En même temps, une telle stratégie permettrait de soutenir concrètement les réseaux publics d’éducation et de santé, qui ont grandement souffert des années d’austérité.
Cela n’empêche pas, bien sûr, d’investir dans les bâtiments, dont plusieurs sont devenus vétustes. Mais il faut également prendre les moyens pour rendre ces secteurs plus attrayants si l’on veut mettre fin à la pénurie de personnel et répondre aux besoins urgents qui ne sont pas satisfaits. « Des conditions de travail adéquates doivent être offertes aux personnels des services publics non seulement pour les attirer, mais aussi pour les maintenir en emploi », d’écrire la CSQ dans son mémoire.
Des impacts inquiétants pour l’environnement
Finalement, la CSQ croit que la protection environnementale est une autre grande lacune du plan de relance du gouvernement Legault. « Si l’on souhaite faire face à l’autre crise qui nous guette, soit celle écologique, on ne peut pas faire les choses à moitié et encore moins affaiblir les mesures de protection environnementale déjà en place. L’ensemble de l’action gouvernementale, y compris ce projet de loi, devrait être imprégné de gestes forts pour protéger notre environnement et nos ressources naturelles. Le développement de projets autoroutiers et le contournement de la Loi sur la qualité de l’environnement vont à l’encontre de ces objectifs », conclut la CSQ.