Montréal, le 12 juin 2019. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) déposeront des plaintes au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) et devant d’autres instances à la suite des évènements survenus dans la communauté autochtone le 5 juin dernier alors que ses représentants ont été victimes de gestes d’intimidation de la part d’individus agressifs.
Les 19 enseignantes et enseignants de l’école Nikanik sont syndiqués à l’AENQ, une organisation affiliée à la CSQ. Accompagné d’une conseillère de la CSQ et de la présidente du Syndicat des employées de Femmes autochtones du Québec (SEFAQ), Jennifer Brazeau, le président de l’AENQ-CSQ, Larry Imbeault, avait organisé une rencontre avec les enseignantes et enseignants de l’école pour faire le point notamment sur les négociations en cours.
« Nous avons été interpellés sur le stationnement de l’école par des individus agressifs qui nous ont fait savoir que nous n’étions pas les bienvenus et que nous devions tenir notre rencontre à l’extérieur de la communauté. Nous n’avons jamais pu pénétrer à l’intérieur de l’école. Ils étaient menaçants et la direction adjointe de l’école a été informée de ce qui se passait, mais n’a rien fait pour mettre fin à ces agissements », dénonce Larry Imbeault.
Violence et intimidation tolérées par la direction de l’école
Après une heure de discussions, les représentants syndicaux ont dû se résigner à quitter les lieux pour éviter que la situation ne se dégrade alors que la violence verbale et les gestes d’intimidation s’intensifiaient. Une rencontre avec quelques enseignants s’est tenue à l’extérieur de Wemotaci.
« Ce qui s’est passé est extrêmement grave et inacceptable. La direction de l’école était au courant de notre visite depuis une semaine et il était de sa responsabilité d’assurer notre santé et notre sécurité, de même que celle des enseignantes et des enseignants désireux d’assister à la rencontre. En ne le faisant pas, elle a manqué à ses devoirs et à ses responsabilités, tout en tolérant que des individus malfaisants se livrent à des menaces et à des gestes d’intimidation sur son propre terrain. C’est indigne de personnes qui dirigent un établissement scolaire », clame Larry Imbeault.
Non à l’intimidation et aux menaces
Le président de l’AENQ-CSQ ajoute que son organisation syndicale représente légalement les enseignantes et enseignants de l’école Nikanik et qu’il n’est pas question de se laisser intimider alors que la négociation est en cours.
« Nous avons l’obligation de défendre les conditions de travail de tous nos membres et cela inclut les enseignantes et enseignants de l’école Nikanik. Nous avons à cœur leurs intérêts de même que la réussite éducative des jeunes autochtones. Nous allons donc poursuivre nos représentations et nos revendications en ce sens auprès de la direction de l’école. Il y a des enjeux importants dans la négociation en cours, notamment la question des salaires et de la sécurité d’emploi alors que le personnel enseignant de l’école Nikanik n’a pas droit aux mêmes protections que leurs collègues de l’ensemble du Québec », explique Larry Imbeault.
Recours pour défendre des droits fondamentaux
Pour sa part, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, assure l’AENQ-CSQ et les enseignantes et enseignants de l’école Nikanik de Wemotaci de l’appui de la Centrale pour faire respecter leurs droits.
« Les droits d’association et de négocier ses conditions de travail sont reconnus tant par les codes du travail canadien et québécois. Aucun employeur n’a le droit d’y faire entrave. En tolérant l’intimidation qu’ont subie nos représentants syndicaux, la direction de l’école Nikanik enfreint la loi et favorise un climat de tension qui nuit à la libre négociation des conditions de travail de ses enseignantes et de ses enseignants », affirme Sonia Ethier.
Cette dernière précise que la CSQ et l’AENQ-CSQ prendront tous les recours légaux qui s’imposent pour faire respecter les droits syndicaux des membres de l’AENQ-CSQ à Wemotaci et la sécurité de ses représentants lorsqu’ils se présentent sur le territoire de cette communauté autochtone.