Québec, le 11 avril 2015 – Massés derrière la bannière « Oui au climat : Non aux sables bitumineux » plusieurs milliers de marcheuses et marcheurs viennent aujourd’hui exprimer un message clair et fort au premier ministre Couillard et à ses collègues du reste du Canada, à trois jours de l’ouverture du Sommet sur le climat qui se déroulera à Québec. « Nous sommes venus jusqu’à Québec pour dire aux premiers ministres de toutes les provinces qu’ils ne peuvent faire ni compromis ni compromission sur cet enjeu essentiel. La lutte contre les changements climatiques passe nécessairement par le refus de l’exploitation et du transport du pétrole issu des sables bitumineux et par l’indispensable virage vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables », affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
Initiée par le mouvement environnemental et citoyen, la Marche Action Climat réunit des représentantes et représentants des Premières Nations, d’organisations syndicales et environnementales, de mouvements sociaux et étudiants, de groupes de citoyens et des personnes de partout à travers le Canada, d’aussi loin que Fredericton, Halifax et Toronto. « On se réunit à Québec en ce 11 avril avec, en toile de fond, les graves inquiétudes face au développement du pétrole issu des sables bitumineux et à ses impacts sur le climat, l’intégrité de notre territoire, ses écosystèmes et ses habitants », s’inquiète Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « C’est aujourd’hui que nous disons OUI aux énergies renouvelables et NON au pétrole, une fois pour toutes – c’est une question de protection du climat et d’un avenir sain pour tout le Québec. »
Les milliers de personnes rassemblées aujourd’hui prouvent que les citoyennes et citoyens de toutes les provinces sont prêts à se mobiliser pour exiger de la part des décideurs des mesures concrètes et ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques. « Les premiers ministres des provinces doivent tenir tête au gouvernement Harper et se placer du bon côté de l’Histoire en rejetant les projets d’énergie sale. Il faut qu’ils développent des plans crédibles de lutte contre les changements climatiques, ce qui passe impérativement par le refus du pétrole bitumineux et des projets de pipeline qui en découlent », affirme Steven Guilbeault, cofondateur et directeur principal d’Équiterre. « Le moment est décisif pour signifier notre opposition à des projets qui auront de lourdes conséquences sur notre avenir et celui des générations futures. Il faut se défaire de l’illusion selon laquelle nous n’avons pas le choix », déclare chef Serge Simon, le grand chef de Kanesatake.
« La Marche Action Climat est un nouvel effort pour mettre au défi nos dirigeants et les inciter à se libérer des pressions de l’industrie des sables bitumineux, la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada. Nous leur demandons de s’opposer fermement à leur exploitation et au transport du pétrole par pipeline, comme Énergie Est, et par train », poursuit Tzeporah Berman, cofondatrice de ForestEthics. L’Organisation des Nations Unies rappelle que le Canada doit agir d’ici 2020. « Si le Canada souhaite atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2020, il doit s’attaquer à la principale source du problème : les sables bitumineux de l’Alberta, affirme pour sa part Joanna Kerr, directrice générale de Greenpeace Canada. L’expansion des sables bitumineux empêche toute action sérieuse en matière de lutte contre les changements climatiques au Canada. La science est claire : 85 % des réserves de pétrole des sables bitumineux doivent rester dans le sol pour nous permettre de stabiliser le climat. »
« La société civile n’a jamais été aussi prête à se donner l’élan nécessaire pour faire de la protection du climat un véritable projet de société. Si certains des acteurs de cette société sont déjà en mode solution, nos leaders politiques sont au contraire très clairement en train de rater le train de l’Histoire. Or, face aux défis que représentent les dérèglements climatiques pour l’humanité, nous avons plus que jamais besoin de leaders qui fassent preuve de courage et d’innovation », soutient Anne-Céline Guyon, citoyenne, coordonnatrice interrégionale du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec et porte-parole de STOP oléoduc et de la campagne Coule pas chez nous. En effet, Ottawa tarde à dévoiler ses cibles de diminution des GES, et le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 20 % d’ici 2020, ce qui est beaucoup plus difficile sans l’adoption d’un plan national de lutte contre les changements climatiques.
Le clou de ce rassemblement festif, convivial et familial est la formation d’un immense thermomètre humain, visible depuis le ciel, réalisé par les participants pour montrer symboliquement l’urgence d’agir contre les changements climatiques. La Marche Action Climat se convertira en festivités plus tard dans la soirée, pendant le Climat Show, mettant en scène des musiciens francophones, anglophones et des Premières Nations, tels que Les Respectables, Élisapie Isaac, Yann Perreau et Sarah Harmer.
Le lendemain se déroulera le Forum Action Climat : en vue des élections fédérales de l’automne 2015 et de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre, ce Forum vise à renforcer les collaborations, à favoriser la compréhension mutuelle entre les organisations et à déterminer comment elles peuvent travailler ensemble plus efficacement. « Considérant la rencontre des premiers ministres le 14 avril 2015, la tenue d’une rencontre de la société civile s’avère nécessaire pour influencer les politiques des gouvernements de manière à ce qu’elles s’inscrivent dans la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit de favoriser la convergence entre nos groupes sur des enjeux comme la création d’emplois et la transition vers des énergies plus propres », explique Serge Cadieux, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
« Nous devons laisser le pétrole des sables bitumineux dans le sol », conclut Tantoo Cardinal, actrice et membre de l’Ordre du Canada. « Il est temps que notre premier ministre et les premiers ministres des provinces transcendent la peur, la cupidité et la complaisance et saisissent cette occasion pour que le Canada prenne un chemin différent. Nos petits-enfants nous en remercieront. »
La Marche Action Climat est le fruit d’une coalition pancanadienne, initiée par le mouvement environnemental québécois : l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, Nature Québec, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, en collaboration avec les organisations syndicales, les mouvements sociaux et étudiants, les groupes citoyens et les Premières Nations.
Partenaires : Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).
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