Les maux de la langue
Opportunité
7 octobre 2016
Comme beaucoup de mots, opportunité ne couvre pas les mêmes réalités que son équivalent anglais opportunity, et il arrive que son emploi soit critiqué et même qu’il constitue un anglicisme.
En français, opportunité signifie « à-propos, pertinence ».
Exemples :
Ils discutent de l’opportunité d’adopter ce nouveau règlement.
La question de l’opportunité de procéder à une analyse a été soulevée.
On utilise aussi opportunité dans le sens d’« occasion favorable, opportune ». Cet emploi est attesté depuis deux siècles en France et est assez répandu aujourd’hui, mais il est néanmoins critiqué dans plusieurs ouvrages. Si l’on veut éviter de l’employer, l’Office québécois de la langue française nous suggère d’y substituer occasion, chance, possibilité, selon le contexte.
Exemples d’emplois critiqués corrigés :
Pourquoi ne pas profiter de cette occasion (au lieu d’opportunité) pour apprendre à mieux les connaitre?
Il aura la possibilité (au lieu de l’opportunité) de photographier les candidates.
J’aimerais avoir la chance (au lieu de l’opportunité) d’assister à ce concert.
Enfin, au Québec, on emploie opportunité au pluriel dans le sens de « perspectives, possibilités », ce qui constitue un anglicisme facile à remplacer.
Exemples d’emplois fautifs corrigés :
Cet organisme offre des perspectives (au lieu d’opportunités) de carrière prometteuses.
Elle est intéressée par les possibilités (au lieu d’opportunités) d’avancement qu’on lui fait miroiter.
Les débouchés (au lieu d’opportunités d’emploi) dans ce domaine ne cessent d’augmenter.