Saguenay, le 22 octobre 2020. – Les enseignantes et les enseignants du Syndicat de l’enseignement du Saguenay (SES‑CSQ) et du Syndicat de l’enseignement de la Jonquière (SEDLJ‑CSQ), conjointement avec les membres du Syndicat régional des employés de soutien (SRES-CSQ), du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Jonquière (SPSSJ-CSQ) ainsi que du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation du Saguenay (SPPES-CSQ), ont réalisé un coup d’éclat, ce jeudi, pour rappeler à leurs employeurs qu’ils sont toujours en négociation malgré le contexte de pandémie.
Tout en respectant les mesures de distanciation physique en vigueur, les employés du secteur de l’éducation ont décoré le siège social du Centre de services scolaires (CSS) des Rives-du-Saguenay, le Centre Oasis-Lafontaine, le bureau de la ministre Andrée Laforest, ainsi que le Centre de formation générale des adultes du CSS De La Jonquière et le siège social du Centre de services scolaire De La Jonquière en y installant des centaines de fanions qui rappellent qu’En éducation, faut que ça change maintenant! Cette opération vise à faire savoir à leurs employeurs qu’ils sont toujours mobilisés pour améliorer leurs conditions de travail difficiles, malgré une rentrée hautement complexifiée par le contexte actuel de crise sanitaire.
Pas d’entente à rabais pour les enseignantes et les enseignants
« Le contexte très difficile que nous vivons présentement ne doit pas nous faire oublier que les enseignantes et les enseignants sont présentement en pleine négociation pour le renouvellement de leur convention collective nationale, à la demande du gouvernement. Il est primordial de rester mobilisés pour éviter qu’il ne tente de profiter de la situation pour obtenir une entente au rabais. Les profs sont à bout de souffle depuis plusieurs années; leur salaire et leurs conditions de travail doivent impérativement s’améliorer. Ça, ce n’est pas négociable », explique Nicole Émond, présidente du SEDLJ-CSQ.
Le président du SES-CSQ, Jean-François Boivin, rappelle au gouvernement que, si « le Québec peut compter sur ses enseignantes et ses enseignants, ceux-ci doivent également pouvoir compter sur des ressources suffisantes pour assurer leur sécurité et pour les soutenir davantage face aux immenses besoins qu’ils rencontrent. Tous les jours, les profs prennent soin des élèves en dépit du manque de ressources et des conditions de travail difficiles. Au gouvernement maintenant de prendre soin des profs, car la situation inacceptable actuelle a déjà trop duré ».
Conditions difficiles pour le personnel de soutien
Du côté du personnel de soutien, la présidente du SPSSJ-CSQ, Nancy Gagnon, explique qu’ « actuellement, 70 % du personnel de soutien scolaire compose avec un emploi précaire. Ce n’est pas normal qu’en temps de grande pénurie de personnel, on voit encore des postes à 7 heures ou 10 heures par semaine! Il faut donner plus d’heures aux employés déjà dans le réseau de l’éducation avant d’aller recruter à l’externe. Ça prend plus de postes à temps plein et plus de permanences ».
Son collègue, Yvan Bilodeau, président du SRES-CSQ, renchérit en mentionnant que « la pénurie de main-d’œuvre ne date pas de la pandémie. On la dénonce depuis des années. La situation actuelle ne fait qu’exacerber les problématiques déjà existantes. Et ça ne sera pas mieux une fois la pandémie passée! Il faut absolument que le gouvernement reconnaisse notre travail pour garder le personnel déjà en place et en attirer d’autres. Et cette reconnaissance passe par des conditions de travail et des salaires compétitifs ».
Manque important de professionnelles et de professionnels
La situation n’est guère plus encourageante pour le personnel professionnel, comme l’explique le président du SPPES-CSQ, Rémi Fortin : « La pandémie met en évidence le manque de professionnelles et de professionnels en milieu scolaire et, au bout du compte, ce sont les élèves qui en paient le prix. Au Saguenay, le nombre d’employés professionnels est stagnant depuis 10 ans. Pourtant, les besoins ont changé grandement. C’est sûr qu’aujourd’hui, il manque des ressources pour les élèves. C’est pour ça que nous pressons le gouvernement de s’asseoir avec nous pour négocier le renouvellement de notre convention collective en prenant en considération tous les enjeux sur le terrain. »
Rappelons que les offres du gouvernement au personnel de l’éducation jusqu’à présent ont été qualifiées de méprisantes et de nettement insuffisantes.