Enseignement supérieur, Syndicalisme

Mobilisation contre les compressions budgétaires au Cégep de Victoriaville

19 février 2025

Le personnel enseignant, professionnel et de soutien ainsi que les membres de l’association étudiante du Cégep de Victoriaville se sont rassemblés, le 19 février, pour manifester contre les compressions budgétaires et le gel d’embauche imposés par le gouvernement au réseau collégial.

Par Étienne Richer, conseiller CSQ | Photos : Frédéric Côté

Réunis devant le pavillon principal du cégep, les manifestantes et manifestants réclament l’annulation des mesures et des restrictions, qui compromettent la qualité et l’accessibilité de l’enseignement collégial. Ils demandent le maintien des services aux étudiantes et étudiants et un plan d’action concret pour la valorisation de l’enseignement collégial.

Des conséquences directes sur l’enseignement

Alors que le gouvernement continue de prétendre que les mesures annoncées dans les derniers mois n’auront aucun impact sur les services aux élèves, le personnel enseignant du Cégep de Victoriaville constate que la réalité est tout autre. « On est incapables de se procurer les équipements pédagogiques dont on a tant besoin. On le vit partout, quand vient le temps d’acquérir les ressources documentaires pour la formation générale et pour les cours spécifiques aux différents programmes », affirme Olivier Lecomte, conseiller au Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville (SEECV-CSQ).

Il ajoute qu’en Éducation à l’enfance, un programme pourtant jugé prioritaire par le gouvernement, « on ne peut plus se procurer d’ouvrages à jour ou les jouets avec lesquels les étudiantes et étudiants vont devoir appliquer le programme éducatif dans leur pratique. Ailleurs, on voit même des étudiants se procurer des équipements spécialisés à plus de 2000 $ parce qu’on est incapables d’en avoir suffisamment ».

Une autre tuile pour le personnel de soutien

De son côté, le personnel de soutien rappelle sa contribution à la mission des établissements. « Ces compressions budgétaires successives et ce gel d’embauche sont inacceptables. Ils compromettent directement les services aux étudiantes et étudiants ainsi que la qualité et les conditions de l’enseignement », dit le président du Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Victoriaville (SPSCV-CSQ), Steeve Marcotte. Il rappelle qu’il n’est pas normal « que nous ne puissions pas remplacer un collègue qui est en congé de maladie, car il n’est pas un service à l’élève. L’environnement d’apprentissage et les espaces de travail ont leur importance. Nos établissements collégiaux jouent un rôle crucial dans le développement économique et social du Québec. Les affaiblir, c’est hypothéquer notre avenir collectif ».

Le personnel professionnel surchargé

Les coupes actuelles entraînent aussi des conséquences directes sur le travail du personnel professionnel et sur l’application de diverses clauses de la convention collective récemment négociée, selon le président du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Victoriaville (SPPCV-CSQ), Sébastien Hamel.

Il explique que le gel d’embauche crée une surcharge de travail pour les collègues et ajoute que les coupes peuvent aussi mener à l’abandon de certains projets ainsi qu’à une diminution des services rendus à la communauté collégiale.

Les CCTT fragilisés

Le Cégep de Victoriaville compte pas moins de trois centres collégiaux de transfert technologique (CCTT). Bien qu’autofinancés, ceux-ci sont également touchés par le gel d’embauche.

La réalisation de nouveaux projets de recherche qui viendraient avec l’annonce de nouvelles subventions ou de nouveaux investissements est actuellement mise en péril en raison du gel, ce qui accentue la pression sur des équipes déjà en surcharge.

D’autres CCTT, qui sont des organismes à but non lucratif (OBNL), ne sont pas touchés par le gel d’embauche. Cela entraîne toutefois des inégalités entre les centres et une possible dévitalisation de ceux qui sont présentement freinés par le gel d’embauche.