Montréal, le 12 novembre 2020. – En réaction à la mise à jour économique et financière du gouvernement du Québec, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, fait le constat qu’en n’utilisant pas pleinement les services publics comme levier de croissance, le gouvernement écarte les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur du plan de relance économique, alors qu’ils sont constitués à 75 % par des femmes.
« Pour l’instant, le gouvernement de la CAQ évite le piège de l’austérité, mais il n’utilise pas pleinement le levier important des services publics pour relancer l’économie. Il aurait dû investir davantage dans l’éducation et les services publics, ce qui aurait permis une relance axée sur des emplois à nette prédominance féminine dans l’ensemble des régions du Québec », mentionne-t-elle.
La CSQ compte faire entendre sa voix dans le débat sur la modification aux lois sur la dette et sur l’équilibre budgétaire. Elle entend proposer différentes solutions afin d’assurer que l’austérité ne devienne pas, encore une fois, le chemin retenu pour équilibrer le budget. Elle a d’ailleurs récemment fait part de ses perspectives sur la situation économique du Québec dans un document contenant treize fiches réparties sous le titre « Le Québec a les moyens! ».
Des sommes insuffisantes pour favoriser l’attraction et la rétention
Au regard des différentes sommes annoncées par le gouvernement aujourd’hui, la CSQ estime qu’elles ne permettront en aucun temps de briser le cercle vicieux des problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans les écoles, les établissements de santé ainsi que les cégeps. « Le gouvernement fait le choix politique de préférer des mesures temporaires pour répondre à des problèmes structurels. C’est la consécration du “syndrome de la chaudière percée”, que l’on dénonce dans nos services publics et qui cause des centaines de millions de coûts annuels en lésions professionnelles. Les 117 millions de dollars annoncés pour les milieux d’enseignement et les services de garde sont insuffisants lorsqu’on les compare aux 432 millions de dollars donnés par le gouvernement du Canada. C’est le même constat pour l’enseignement supérieur. Malgré un montant de 50 millions de dollars octroyé aux Fonds de recherche du Québec, l’enseignement supérieur passe sous le radar dans cette mise à jour. C’est d’autant plus déplorable que le personnel doit conjuguer comme jamais avec la formation à distance. L’ensemble des sommes annoncées ne réglera pas la crise des conditions de travail et des problèmes d’attraction-rétention si dommageables pour les services à la population », explique Sonia Ethier.
Des investissements bienvenus pour accroître la participation au marché du travail par la diplomation
Comme signal positif dans la mise à jour économique, la CSQ salue les nouveaux investissements en formation de la main-d’œuvre afin de favoriser la réintégration des Québécoises et des Québécois sur le marché du travail. « Les mesures visant la requalification et le rehaussement des compétences afin de favoriser la diplomation en formation professionnelle et au collégial sont des initiatives intéressantes », souligne Sonia Ethier.
À moyen terme, le maintien de l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans inquiète la CSQ. Il faudra voir si le fait de limiter les augmentations de dépenses de programmes en lien avec la progression des revenus ne va pas entraîner le retour des compressions dans les prochaines années. « Les besoins, dans les réseaux, sont criants et ne doivent pas être mis de côté au nom d’une soi-disant urgence du déficit zéro », estime Sonia Ethier.