Québec, le 31 janvier 2020. – C’est avec stupéfaction que la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) a pris connaissance de la possibilité que le bâillon soit imposé au projet de loi no 40, alors que s’amorce en chambre l’étude détaillée de la formation continue imposée aux enseignantes et enseignants.
Le projet de loi no 40 vise la gouvernance des commissions scolaires et leur abolition. Or, il dérive totalement vers une attaque de l’expertise professionnelle et de l’autonomie du personnel enseignant. Il est notamment question de manipulation de notes, de formation continue imposée et de perte de parité au conseil d’établissement, des éléments qui n’auraient tout simplement pas dû être dans ce projet de loi.
« La semaine prochaine, alors que d’un côté il tiendra de beaux discours à l’occasion de la Semaine des enseignants, d’un autre, il sera question de bâillon et de moyens de leur imposer de la formation continue alors qu’ils en font déjà. C’est la crédibilité du ministre auprès des enseignants qui est en jeu. Pourquoi ne pas utiliser l’espace qui lui appartient pour démontrer qu’il peut écouter, entendre et même défendre ses profs à l’occasion? Cette attaque sur la profession enseignante n’avait tout simplement pas sa raison d’être », a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Sur la formation continue imposée qui sera à l’étude la semaine prochaine, la FSE-CSQ rappelle ses principes incontournables :
- Les enseignantes et enseignants sont des professionnels, ils font déjà de la formation continue et veulent que celle-ci soit pleinement reconnue;
- Les enseignantes et enseignants doivent avoir la pleine maîtrise d’œuvre de leur formation continue et, en aucun temps, celle-ci ne doit leur être imposée, en contenu comme en durée;
- Le gouvernement doit travailler à soutenir l’accès à la formation continue plutôt que de créer des obligations supplémentaires en reconnaissant que les principaux obstacles sont le temps disponible, le financement, les choix offerts et la pénurie de suppléants.
La FSE-CSQ aurait apprécié que le gouvernement démontre qu’il avait compris ce qui heurte en premier lieu le personnel enseignant dans ce projet de loi, c’est-à-dire l’attaque frontale à la profession enseignante, au lieu d’entretenir la confusion dans les argumentaires, comme l’a fait le premier ministre dans sa récente déclaration.